Octobre 2023
L’activité physique influence-t-elle les perceptions gustatives ? Oui, semble indiquer une revue de la littérature qui a analysé 18 études (soit un total de 1 608 individus) ayant évalué l’impact de l’activité physique sur l’intensité, la sensibilité (seuil de détection) et l’appétence pour les cinq saveurs primaires (sucré, salé, amer, acide, umami).
D’après cette revue, la sensibilité à la saveur sucrée et le degré d’intensité perçue augmentaient avec le niveau de pratique d’activité physique. L’appétence pour cette saveur augmentait pendant et après l’effort, alors qu’elle semblait au contraire plus faible au quotidien chez les personnes plus actives. Quant à la perception de la saveur salée, l’intensité et la sensibilité diminuaient avec l’activité physique. L’appétence pour le salé augmentait pendant et après l’exercice, mais aussi de manière chronique chez les personnes plus actives. Pour la saveur acide, l’intensité perçue diminuait et l’appétence augmentait avec l’exercice, alors que le contraire était observé pour l’umami. Aucun effet n’était observé pour la saveur amère.
Les auteurs avancent différentes pistes mécanistiques pour expliquer ces résultats. Par exemple, l’effet de l’activité physique sur la perception accrue de la saveur sucrée pourrait être lié au bilan énergétique et à l’épuisement des réserves en glycogène, alors que les pertes de sueur pourraient jouer un rôle dans la perception et l’appétence pour la saveur salée.
Financement : RAS.
Voir tous les articles du numéro spécial « Manger avec ses 5 sens »