Le bioéthanol du champ à la roue : une énergie 100 % vertueuse

Le bioéthanol du champ à la roue : une énergie 100 % vertueuse

Avril 2022

Le bioéthanol est un fleuron du secteur agro-industriel français. Plus vert et moins cher à la pompe que les essences classiques d’origine fossile, le Superéthanol-E85, basé sur ce biocarburant renouvelable, présente un bilan économique et environnemental imbattable, notamment lorsqu’il est issu de la betterave sucrière. En voiture, s’il vous plait...

À l’heure où le prix des carburants pétroliers atteint des sommets inédits, où l’autonomie énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre s’imposent comme des objectifs majeurs, la France bénéficie avec le bioéthanol d’un atout précieux pour relever ces défis. En effet, l’Hexagone est le premier producteur européen d’alcool éthylique. Les 15 à 18 millions d’hectolitres produits chaque année représentent environ un quart des volumes européens, loin devant l’Allemagne (16 %), le Royaume-Uni (8 %) ou l’Espagne (7 %).

Cette production trouve de multiples débouchés, alimentaires et non alimentaires, qui se répartissent entre les usages « traditionnels » (spiritueux, vinaigres, gels hydroalcooliques, chimie, pharmacie) et les carburants automobiles : l’alcool prend alors le nom de « bioéthanol ». « Le bioéthanol-carburant représente actuellement les deux tiers de nos débouchés », indique Sylvain Demoures, secrétaire général du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA)

Comment est fabriqué le bioéthanol ?

Comme tous les alcools fabriqués en France, le bioéthanol est issu de matières premières agricoles cultivées sur nos territoires par 50 000 agriculteurs. C’est donc une énergie renouvelable 100 % made in France. Il est obtenu à partir de betteraves sucrières, de céréales (blé, maïs) et de résidus sucriers et amidonniers.

Les sucres extraits de la racine de betterave ou de l’amidon des grains de céréales sont fermentés par des levures qui les transforment en alcool. On obtient alors un vin alcoolisé qui est porté à ébullition et envoyé avec de la vapeur d’eau dans de hautes colonnes de distillation. La vapeur se charge en alcool qui se concentre progressivement et que l’on recueille sous forme liquide après condensation.

Cet alcool brut titre 92 % minimum. Il est constitué d’alcool éthylique, d’eau et de composés divers (aldéhydes, autres alcools). À la différence des alcools traditionnels qui doivent être débarrassés de ces composés (voir notre article à ce sujet), l’alcool brut n’a pas besoin d’être raffiné, ou « rectifié », pour faire du bioéthanol. En revanche, l’eau n’étant pas bienvenue dans l’essence, il doit être déshydraté afin de pouvoir y être incorporé. Le bioéthanol est donc un alcool brut déshydraté.

Le bioéthanol, du champ à la roue
© AIBS-Collective du bioéthanol

Pourquoi et comment le bioéthanol est-il incorporé dans les essences ?

L’incorporation de bioéthanol dans l’essence fait partie des dispositifs destinés à abaisser les émissions de gaz à effet de serre dans les transports, notamment le dioxyde de carbone (CO2). C’est un des leviers adoptés par la France – et par d’autres États membres – pour répondre aux objectifs européens de décarbonation des transports.

Le taux global d’incorporation du bioéthanol et des autres biocarburants fait l’objet de réglementations communautaires complexes et évolutives. Mais de manière concrète, le bioéthanol est aujourd’hui présent dans toutes les essences vendues en France, sous sa forme pure ou dans un dérivé.

On trouve ainsi le bioéthanol à hauteur maximale de :

  • 7,5 % dans les essences standard (SP98 et SP95),
  • 10 % dans le SP95-E10,
  • 85 % dans le Superéthanol-E85.

La production de bioéthanol concurrence-t-elle l’alimentation ?

En France, les cultures dédiées à la production de bioéthanol mobilisent moins de 1 % de la surface agricole utile. Ces cultures n’entrent donc pas en concurrence avec les ressources alimentaires. D’autant moins que la transformation des plantes en bioéthanol génère des coproduits utilisés pour l'élevage et l'agriculture.

Alors que la France est très dépendante des importations de tourteaux de soja pour l’alimentation animale, les pulpes de betteraves riches en cellulose et les drêches de céréales riches en protéines issues de la production française de bioéthanol permettent de nourrir plus de 500 000 vaches laitières. Enfin, les « vinasses », ultimes résidus de la distillation, sont utilisées comme fertilisant organique pour plus de 100 000 hectares de cultures. (source : SNPAA)

À titre d’exemple, 1 hectare de betterave sucrière permet de produire 8 700 litres de bioéthanol – soit de quoi rouler près de 100 000 km – et 4,5 tonnes de pulpes déshydratées pour l’élevage.

En quoi le bioéthanol est-il bon pour le climat ?

Sur l’ensemble du cycle de vie, autrement dit « du champ à la roue », le bioéthanol produit en Europe permet de réduire de 75 % les émissions de CO2 lorsqu’il est utilisé à la place de l’essence. (source : ePURE). Cette performance est en constante amélioration depuis dix ans et continuera de progresser dans les années à venir, notamment grâce à l’optimisation énergétique des distilleries et à l’utilisation croissante de résidus agricoles.

Par ailleurs, une étude réalisée en conditions réelles de conduite avec des véhicules flex-E85 (qui roulent indifféremment à l’essence conventionnelle ou au E85 dans le même réservoir) a montré que le Superéthanol-E85 permet de réduire de plus de 90 % les émissions de particules fines par rapport à l’essence.

Le bioéthanol permet-il vraiment de rouler moins cher ?

L’avantage économique est, en effet, un atout majeur du bioéthanol. Le SP95-E10 est moins cher de 3 à 4 centimes d’euro par litre, en moyenne, que le SP95 qu’il remplace progressivement.

Moins taxé car plus écologique, le Superéthanol-E85 est le carburant le moins cher à la pompe : 0,92 €/l au 18 mars 2022.De plus, explique Sylvain Demoures, « avec l’envolée du prix de l’essence, l’écart compétitif s’est encore élargi avec plus d’un euro de différence au bénéfice du E85 par rapport au SP95-E10 contre 82 centimes d’euros de différence il y a un an. Ce qui représente pour le consommateur une économie de bien plus de 500 euros pour 13 000 km parcourus avec l’E85 par rapport au E10. » (Calculez vos économies réalisées en roulant au Superéthanol-E85)

Enfin, ce carburant est de plus en plus disponible : 2 800 stations-service sont aujourd’hui équipées de pompes E85, soit près d’un tiers des stations opérées par les pétroliers et la grande distribution. (Trouvez votre station E85).

Qui peut rouler au bioéthanol ?

La réponse est simple : quasiment tout le monde... à condition d’avoir un moteur essence. En effet, 99 % des voitures essence en circulation peuvent fonctionner au E10, sans oublier les motos ainsi que les engins récents (tondeuses, motoculteurs, bateaux...). Le SP95-E10 est d’ailleurs l’essence la plus vendue en France.

L’utilisation du Superéthanol-E85 est réservé aux voitures équipées de boîtiers de conversion E85 homologués et aux véhicules flex-E85 d’origine. En mars 2022, 145 000 voitures étaient déjà équipées d’un boîtier homologué et 49 000 voitures flex-E85 étaient immatriculées. Et le parc s’agrandit chaque jour : sur les deux premiers mois de 2022, 10 000 boîtiers E85 supplémentaires ont été posés par les installateurs et 4 000 commandes de voitures flex-E85 ont été enregistrées chez les constructeurs. À qui le tour ?

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