Juillet 2023
La fatigue, qui rend impossible le maintien de l’intensité requise par le cyclisme, la course, le tennis…, a été largement étudiée dans les sports d’endurance durant de 45 min à 3 h. Mais une vision d’ensemble manquait. D’où l’intérêt de cette revue systématique et méta-analyse sur l’influence des facteurs exogènes modulant la fatigue dans des tests d’endurance. En particulier, les facteurs liés aux stratégies nutritionnelles, d’hydratation et aux conditions environnementales étaient étudiés.
De l’importance des stratégies nutritionnelles et d’hydratation
Sur les 5 103 articles examinés, 34 études d’intervention ont été incluses dans la méta-analyse, regroupant ainsi les données de 464 adultes de 18 à 46 ans dans les groupes expérimentaux et 472 dans les groupes témoins. Les études incluses comptaient néanmoins peu de femmes, portaient généralement sur de petits groupes, et s’avéraient relativement hétérogènes en termes de condition physique des adultes inclus. Les résultats montrent :
- qu’un apport en glucides (sous forme de solutions à base de dextrose, sirops de glucose, polymères de glucose, etc., dosées à 6 à 8 %) lors d’un test d’endurance retarde l’épuisement – c’est-à-dire le moment où le sujet ne peut plus maintenir l’effort qui lui est demandé. Ce résultat est sans doute dû à la hausse de glycémie qui repousse l’épuisement des réserves de glycogène musculaire et hépatique ; mais n’a pas d’influence sur la perte de masse corporelle ou le niveau circulant de lactate2 ;
- qu’un apport combiné de glucides et protéines durant le test ralentit la hausse du lactate sanguin et ne modifie ni le taux d’effort perçu par les athlètes, ni leur fréquence cardiaque ;
- que la déshydratation rime avec un taux d’effort perçu plus élevé et une perte de masse corporelle accrue ;
- que des altitudes élevées (2 000 à 3 000 m au-dessus du niveau de la mer) ou des températures basses ne modifient pas le taux d’effort perçu ni la fréquence cardiaque ;
- que la chaleur (température extérieure de 35 à 40°C) induit des températures cutanées plus élevées, des fréquences cardiaques accélérées et un taux d’effort perçu supérieur.
Ainsi, sans surprise, la fatigue dans les sports d’endurance est influencée par des facteurs exogènes, comme la nutrition (apports en glucides ou en glucides + protéines) ou l’hydratation, et, dans une moindre mesure, par certaines conditions environnementales (la chaleur, mais pas l’altitude ou le froid). D’où la nécessité de stratégies nutritionnelles et d’hydratation adaptées.
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