Des chercheurs brésiliens ont précédemment montré chez le rat que l’activité physique pouvait réduire l’adiposité consécutive à un régime alimentaire riche en sucres [1]. Leurs derniers travaux explorent davantage ces effets et cherchent à caractériser les effets croisés du régime et de l’activité physique sur le microbiote intestinal.
Un régime très riche en sucres pour des rats sédentaires ou actifs
Trente-deux ratons ont été répartis selon deux régimes alimentaires iso-énergétiques : l’un standard équilibré (contenant 57 % de glucides sans sucres ajoutés) et l’autre riche en sucres (67 % de glucides dont 36 % de sucres ajoutés issus de lait concentré sucré et de sucre en poudre). Dans chaque groupe, la moitié des animaux restait sédentaire tandis que l’autre moitié était soumise à une activité physique soutenue et quotidienne.
L’activité physique préserve des effets du régime hyper-glucidique…
L’analyse de la composition corporelle des rats, de leur profil lipidique sanguin et de la composition de leur microbiote confirme que le régime riche en sucres entraîne des modifications métaboliques défavorables : il augmente les taux de triglycérides et de VLDL [2] sanguins, le poids et l’adiposité des rats et favorise des modifications du microbiote associées à des troubles métaboliques (augmentation des Proteobacteria et diminution des Pediococcus).
L’ajout d’une activité physique quotidienne protège les rats des changements induits par cette alimentation riche en sucres, aussi bien en termes de poids, d’adiposité, de profil lipidique sanguin, et permet de préserver la composition bactérienne du microbiote.
… mais n’apporte pas de bénéfices supplémentaires sur la flore microbienne
Dans le cas du régime standard équilibré, l’activité physique régulière favorise l’abondance de bactéries bénéfiques (ex : augmentation des Bacteroidetes, Lactobacillaceae, diminution du ratio Firmicutes/Bacteroidetes). Cet effet n’est pas retrouvé lorsque l’activité physique est associée à un régime riche en sucres, probablement parce que ce régime est deux fois moins riche en fibres que le régime standard. En conclusion, cette étude chez le rongeur montre que l’activité physique protège des effets délétères induits par un régime riche en sucres, en comparaison avec le même régime sans activité physique. Toutefois, alors que l’activité physique améliore la composition du microbiote en cas de régime équilibré, elle ne permet pas un tel effet en cas de régime riche en sucres (bien qu’elle s’oppose à l’installation d’une dysbiose). À noter et bien que les auteurs ne discutent pas cet aspect, la transposition de ces résultats à l’Homme reste délicate, compte tenu notamment de la teneur en sucres ajoutés particulièrement élevée dans le régime ici testé.
[1] de Queiroz et al. Nutrition Research (2012).
[2] Pour very low density lipoproteins, ou lipoprotéines de très faible densité
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