Education nutritionnelle et comportementale : promesses et limites

Education nutritionnelle et comportementale : promesses et limites

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Septembre 2022

L’intérêt des interventions nutritionnelles de groupe sur le bien vieillir, y compris l’éducation, les discussions interactives et les activités pratiques est généralement acquis. Mais sous quelle forme ces interventions sont-elles les plus efficaces ? Une revue systématique d’interventions de groupe ciblant les plus de 55 ans non-institutionnalisés apporte quelques éléments de réponse, même si la très grande hétérogénéité des études incluses et leur faible qualité méthodologique limite les conclusions des auteurs. Les 31 études retenues, dont 10 essais contrôlés randomisés, rassemblent un total de 6 723 personnes. Elles ont été menées en Amérique du Nord (20 études), en Asie (7), en Europe (3) et en Australie (1). L’âge moyen variait de 64 à 82 ans (intervalle de 50 à 98 ans lorsque l’âge moyen n’était pas indiqué).  

Quatre types d’interventions 

Quatre types d’intervention ont été identifiés :  

  1. l’éducation nutritionnelle associée à des techniques de changement de comportement par fixation d’objectifs et de démonstrations culinaires interactives principalement (21 études),  
  2. l’éducation nutritionnelle didactique via des conférences, documents (4 études), 
  3. l’éducation nutritionnelle interactive via des ateliers, discussions (2 études), 
  4. et l’accès facilité à une alimentation qualitative par exemple via des camions de fruits et légumes assurant des rotations régulières à des tarifs attractifs, du jardinage ou l’approvisionnement gratuit d’ingrédients pour favoriser la cuisine maison (2 études, combinées à de l’éducation nutritionnelle comportementales).  

L’éducation nutritionnelle et comportementale prometteuse 

L’éducation nutritionnelle en groupe associée à des techniques de changement de comportement s’avérait la plus efficace en termes d’amélioration de la consommation d’aliments et de boissons, d’état nutritionnel et des connaissances en matière d’alimentation saine. La durée et la fréquence des interventions variaient considérablement d’une étude à l’autre, sans qu’une « dose » d’intervention minimale ou optimale puisse être dégagée.  

Quid d’y associer de l’activité physique ? Aucune tendance claire ne se dessine quant à un potentiel bénéfice supplémentaire sur le plan nutritionnel ou de la mobilité lorsque les interventions combinent des composantes de nutrition et d’activité physique, comparativement à celles uniquement axées sur la nutrition. 

De la connaissance à la mise en œuvre 

Toutefois, compte tenu des facteurs complexes (financiers, environnementaux, culturels) connus pour influer sur le maintien dans la durée d’une alimentation saine, les auteurs insistent : si l’éducation nutritionnelle et le renforcement des compétences peuvent être efficaces pour accroître les connaissances et les intentions en matière d’alimentation saine, ils peuvent être insuffisants pour modifier durablement des paramètres tels que l’apport alimentaire et hydrique ou le risque nutritionnel. 


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A retenir
  • L’éducation nutritionnelle en groupe associant des techniques comportementales semble la plus prometteuse pour améliorer les apports alimentaires et hydriques, l’état nutritionnel et les connaissances en matière d’alimentation saine chez les plus de 55 ans non-institutionnalisés.

  • Une meilleure connaissance et des intentions affichées ne riment pas forcément avec une mise en œuvre durable de changements alimentaires.

Sources
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