Juin 2025Examiner les relations entre
les différents types de sucres alimentaires et le risque de diabète de type 2 (DT2) : tel était l’objectif de
cette méta-analyse qui a considéré 29 études de cohorte prospectives totalisant plus de 800 000 participants. En effet, si l’effet métabolique des boissons sucrées a largement été étudié, celui des autres types de sucres est moins connu. Ainsi, les relations avec les sucres totaux, les sucres ajoutés, le saccharose, le fructose, les boissons sucrées et les jus de fruits ont été tour à tour passées en revue.
Un effet métabolique dépendant fortement du type de sucres
Les résultats confirment une
association positive linéaire entre la consommation de
sucres « liquides » et le risque de DT2. En effet, chaque portion quotidienne additionnelle de
boissons sucrées (+ 355 mL, soit 39 g de sucres) augmentait le risque de DT2 de 25 %, tandis qu’une portion de
jus de fruits (+ 235 mL, soit 23,3 g de sucres) augmentait ce risque de 5 %.
Le degré de certitude associé à ces deux relations est jugé modéré.
A l’inverse, une consommation accrue de
sucres totaux ou de saccharose était associée à une
réduction modeste du risque de DT2 (- 4% et - 5% respectivement pour + 20 g/jour), bien que la
certitude de ces résultats soit jugée faible à modérée. Quant aux
sucres ajoutés et au fructose, aucune association significative avec le DT2 n’était observée, avec une
certitude jugée faible à très faible. La variabilité dans la définition du fructose entre les études pourrait expliquer ce dernier résultat. A noter, le
risque de biais était présent pour toutes les études analysées en raison de leur nature observationnelle et du risque de confusion résiduel.
Cette méta-analyse suggère que le risque de DT2 dépendrait moins de la quantité totale de sucres ingérés que de la matrice alimentaire. Les sucres consommés
sous forme liquide (y compris dans les jus de fruits) semblent avoir des
impacts métaboliques délétères, indépendamment de l’apport énergétique total, incluant notamment une stimulation de la lipogenèse hépatique, une résistance à l’insuline, et une augmentation de la glycémie. Au contraire,
les sucres présents dans des aliments solides complets (fruits entiers, produits laitiers, céréales complètes) peuvent entrainer des réactions glycémiques plus lentes en raison de la présence de fibres, de graisses ou de protéines.
Ainsi, alors que les politiques de santé publique ciblent souvent les sucres en général, les auteurs soulignent la nécessité de
recommandations nutritionnelles différenciées selon la
source et la forme d’apport des sucres alimentaires.
Associations entre les consommations de différents types de sucres et le risque de diabète de type 2 : (A) 20 g/j additionnels de différents types de sucres (boissons sucrées (SSB pour sugar-sweetened beverages), jus de fruits, sucres totaux, saccharose, sucres ajoutés, fructose). (B) portion journalière additionnelle de boissons sucrées (SSB) (39 g de sucres) et de jus de fruits (23,3 g de sucres).