Février 2024
Parmi les grandes inégalités de santé, le surpoids et l’obésité touchent davantage les enfants issus de foyers de faible niveau socio-économique, caractérisés par différents indicateurs comme le niveau d’éducation des parents, le revenu du foyer ou encore la catégorie socio-professionnelle (CSP). Le rôle d’autres déterminants socio-culturels tels que le statut migratoire des parents reste moins étudié.
D’où l’intérêt de cette étude réalisée à partir des données de 9 250 enfants de la cohorte française Elfe suivis jusqu’à leurs 3 ans et demi.
Elle montre que le risque d’être en surpoids ou obèse est plus élevé chez les enfants descendant d’une mère ou d’une grand-mère immigrée, et ce de façon indépendante du niveau d’éducation maternel, de la CSP ou du niveau de revenu. Ces trois facteurs sont eux-mêmes impliqués mais pas nécessairement de façon linéaire (ex : le risque de surpoids est augmenté uniquement chez les enfants de femmes sans emploi ou étudiantes, mais pas de CSP intermédiaire). L’étude dévoile ainsi les groupes d’enfants les plus à risque (en bleu clair sur la figure) : il s’agit des enfants issus de mères directement immigrées, ayant le plus faible niveau d’études (lycée), sans emploi ou étudiantes, et appartenant aux 20 % des ménages les plus pauvres.
Les chercheurs soulignent l’importance de considérer les différentes facettes du niveau socio-économique et des déterminants sociaux du surpoids, selon une approche holistique et quantifiée, afin de guider les interventions de santé publique ciblant les inégalités de santé.
Prévalence du surpoids selon le statut migratoire (A) et le niveau socio-économique du foyer (B,C,D) chez les enfants de 3,5 ans de la cohorte Elfe.