Juillet 2025Rejets d’aliments, refus de goûter, dégoûts… certains enfants sont (très) sélectifs (« picky eaters ») dans leur alimentation durant la petite enfance (2-5 ans). Des chercheurs se sont intéressés à la persistance de cette sélectivité alimentaire à l’adolescence, en distinguant les contextes de consommation sous influence parentale versus en dehors d’une telle influence.
Pour cela, ils ont utilisé les données de la cohorte britannique ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children) qui a suivi 5 348 enfants de leurs 2 ans à leurs 13 ans. Le degré de sélectivité alimentaire (élevé, faible, absent) pendant la petite enfance était déterminé à partir des goûts et des aversions alimentaires générales des enfants, renseignés par les parents. A l’adolescence, les adolescents renseignaient eux-mêmes leurs consommations du déjeuner pris le midi en semaine à l’école, celui-ci pouvant être un panier-repas apporté de la maison (et donc sous influence parentale) ou le repas servi par la cantine de l’école (sans influence parentale). Les résultats montrent que la persistance de la sélectivité à l’adolescence variait selon les groupes alimentaires et les contextes de consommation : par exemple, si l’évitement des légumes persistait quel que soit le type de repas considéré, d’autres aliments (viande, poisson, fruits) continuaient à être boudés par les picky eaters dans les repas amenés du domicile, mais pas lors des repas scolaires.
Interprétation des chercheurs ? Certains comportements alimentaires sélectifs pourraient évoluer chez les adolescents lorsqu’ils s’éloignent de l’influence directe de leur famille (la pression parentale à manger ayant été associée à la sélectivité), par exemple lorsqu’ils prennent leurs repas en toute autonomie à la cantine… où une nouvelle influence est alors susceptible d’entrer en jeu : celle de leurs pairs !