mai 2023
Des horaires tardifs de repas sont suspectés d’occasionner des troubles cardio-métaboliques (voir notre numéro spécial « Chrononutrition » à ce sujet). Si la désynchronisation avec l’horloge circadienne et la moindre qualité nutritionnelle de tels repas ont déjà été pointés, une étude envisage un nouveau facteur possiblement impliqué : la proportion d’aliments ultra-transformés (AUT) dans le régime des mangeurs tardifs.
Pour tester cette hypothèse, les consommations alimentaires sur 24 h de 8 688 adultes italiens ont été analysées. Les sujets consommant deux ou trois des trois repas principaux (petit-déjeuner, déjeuner, dîner) plus tard que l’horaire médian observé dans l’échantillon étaient considérés comme des mangeurs tardifs. Comme attendu des chercheurs, ces sujets consommaient moins d’aliments peu transformés, et plus d’aliments ultra-transformés (AUT), tels que définis par la classification NOVA. L’augmentation des AUT était toutefois modeste (8,3 % de l’alimentation (en poids) versus 7,5 % chez les « mange-tôt »). Les mangeurs tardifs étaient aussi plus jeunes, plus éduqués et plus fréquemment célibataires, ce qui, malgré les ajustements statistiques réalisés, pourrait expliquer en partie leur plus grande consommation d’AUT.
Ces résultats suggèrent qu’au-delà de la qualité nutritionnelle des aliments consommés, le degré de transformation des aliments devrait aussi être considéré dans les études cherchant à expliquer l’impact physiologique délétère de repas tardifs. En outre, on peut se demander si la plus grande consommation d’AUT en cas de repas tardifs ne serait pas un reflet de la facilité d’utilisation de ces produits (vers lesquels on se tourne quand l’heure de manger se fait sentir alors que rien n’est prêt). C’est en tout cas ce que suggère la conclusion des auteurs : selon eux, le fait d’anticiper les heures des repas pourrait être une stratégie pour augmenter la consommation d’aliments peu transformés (nécessitant un certain temps de préparation) et réduire la consommation d’AUT, souvent prêts à consommer.
Financement : Financement partiel par Barilla.