Septembre 2021
La chrononutrition est une thématique très en vogue, avec un nombre de publications impressionnant ces deux dernières années. De plus en plus, une médecine adaptée à chacun est revendiquée par les sociétés savantes et, dans ce contexte, une alimentation personnalisée est plus que jamais préconisée. Mais à quelle heure faut-il manger ? Quels glucides prendre le matin ou le soir ? Comment prendre en compte l’horloge biologique propre à chacun ? Pour qui un jeûne thérapeutique ou un jeûne intermittent est-il souhaitable ? Comment aider les travailleurs de nuit ? Autant de questions que se posent les nutritionnistes pour aider leurs patients, eux même informés de façon parfois cacophonique dans les médias et les réseaux sociaux.
Dans cette littérature scientifique très abondante, nous avons sélectionné deux articles généraux très complets qui montrent comment les rythmes alimentaires participent à synchroniser les rythmes circadiens, et réciproquement, mais aussi comment la désynchronisation des uns retentit sur les autres, avec les désordres métaboliques qui en découlent. D’autres articles s’intéressent aux modalités pratiques de la chrononutrition, allant des difficultés rencontrées pour suivre son propre rythme alimentaire – « Manger quand on veut, ou quand on peut ? » – jusqu’aux bouleversements de l’alimentation des travailleurs postés ou de nuit. La place du petit déjeuner et la répartition des nutriments dans la journée sont aussi analysées vis-à-vis du risque d’obésité, et le dogme du petit déjeuner « obligatoire » semble être revisité.
Quant à l’intérêt du jeûne intermittent pour la gestion du poids et la prévention des maladies métaboliques, les études ne font pas consensus et les auteurs soulignent une grande diversité des pratiques qui se cachent derrière ce terme unique de jeûne intermittent. Toutefois, le respect d’une période de jeûne nocturne suffisamment longue et alignée sur l’horloge biologique semble particulièrement important, bien que des données soient encore nécessaires pour l’étayer et préciser la durée de ce jeûne nocturne. Se pose aussi la question de la faisabilité à long terme car ce type d’alimentation est difficile à concilier avec la vie sociale.
La clé du succès de la chrononutrition pourrait être l’alignement du rythme alimentaire avec le rythme biologique propre à chacun – et non « l’heure de la montre ». Ce que nous pourrions retenir, c’est qu’il existe bien des différences interindividuelles importantes et que leur respect est probablement essentiel : ce qui convient à l’un peut ne pas convenir à l’autre.
Partie 1 – Chrononutrition : généralités
Partie 2 – Chrononutrition et gestion du poids
Partie 3 – jeûne et perte de poids
Partie 4 – Chrononutrition et apports en glucides
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