Octobre 2023
« Si les hommes viennent réellement de Mars et les femmes de Vénus, comme le titre du livre à succès de John Gray (Gray, 1992) voudrait nous le faire croire, alors il faut se demander s'il convient de leur donner les mêmes aliments et boissons à consommer… » Ainsi débute une revue consacrée aux différences sensorielles, psychologiques et physiques/nutritionnelles entre les 2 sexes.
Les conclusions de l’auteur ? A l'exception de certaines différences visuelles, les autres différences individuelles d'origine génétique ne divisent pas clairement les hommes et les femmes. Et s’il est vrai que les femmes sont un peu plus susceptibles d’être des super-goûteuses [1], la différence (34 % contre 22 %) est trop légère pour justifier le lancement d’un produit alimentaire ou d’une boisson destinée aux femmes ou aux hommes. En effet, la variance entre les individus (par exemple au sein de chaque sexe) s’avère généralement bien supérieure à la différence moyenne séparant les hommes des femmes. De plus, un grand nombre de nos goûts sont acquis par l’expérience.
Ainsi, au lieu de rechercher des différences liées au sexe, le marketing souhaitant cibler un produit alimentaire ou une boisson pour un groupe spécifique devrait plutôt se concentrer sur des différences individuelles spécifiques (aliments pour les super-goûteurs, boissons aux couleurs adaptées pour les daltoniens, etc.).
[1] qui ressent les saveurs de façon bien plus intense que le reste de la population
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