La génétique détermine-t-elle nos consommations de boissons amères et sucrées ?

La génétique détermine-t-elle nos consommations de boissons amères et sucrées ?

Les buveurs invétérés de café, d’alcool ou de sodas seraient-ils victimes de leurs gènes ? C’est l’hypothèse testée dans le cadre d’une vaste étude visant à identifier les gènes associés aux niveaux de consommation de boissons au goût amer ou sucré.

Une étude d’association pangénomique

Pour ce faire, les chercheurs ont mené une étude d’association pangénomique[1] (GWAS pour Genome-Wide Association Study) auprès de 370 000 Anglais et Américains d’ascendance européenne issus de différentes cohortes.

Première étape : caractériser les niveaux de consommation des différentes boissons des participants, grâce à des questionnaires et des enregistrements alimentaires sur 24 heures.

Les boissons au goût amer incluaient le café, le thé, le jus de pamplemousse, le vin rouge, les alcools forts et la bière. Les boissons au goût sucré incluaient des boissons contenant du sucre ajouté ou des édulcorants (ex. sodas), les jus de fruits et les boissons lactées aromatisées ou au chocolat.

Les chercheurs ont ensuite séquencé le génome des participants, afin de rechercher d’éventuelles relations entre les variations génétiques[2] observées chez les individus et leurs niveaux de consommation de boissons amères ou sucrées.

Un lien entre goût amer et gènes liés au métabolisme de la caféine 

Les participants consommant beaucoup de boissons amères présentaient des variants génétiques spécifiques au niveau de cinq gènes, connus pour être impliqués dans le métabolisme de la caféine.

Ces participants présentaient d’autres spécificités génétiques ressortant lorsque les différents types de boissons amères étaient considérés séparément.

Ainsi, chez les forts consommateurs de café, des associations positives ont par exemple été trouvées entre certains variants génétiques et un indice de masse corporelle élevé.

Quand l’indice de masse corporelle s’en mêle

Pour les boissons au goût sucré contenant des sucres ajoutés, une association inattendue a été observée dans les deux cohortes : les faibles consommateurs de ces boissons présentaient la forme du gène FTO connue pour être associée à un risque accru de surpoids et d’obésité.

Peu compris par les chercheurs mais déjà rapporté dans une étude antérieure, ce résultat mériterait des investigations complémentaires.

Peu d’associations avec les gènes de la perception gustative

Enfin, un dernier résultat a retenu l’attention des auteurs : très peu d’associations ont été mises en évidence entre les niveaux de consommation des différentes boissons et les gènes connus pour réguler la signalisation des perceptions amères et sucrées.

Ce résultat paraît surprenant : les habitudes de consommation des boissons seraient ainsi davantage liées à des gènes codant pour des protéines impliquées dans le métabolisme des composés absorbés (comme la caféine) ou des paramètres anthropométriques (comme l’indice de masse corporelle), qu’aux gènes liés à la perception du goût.

Là encore, des investigations complémentaires seront nécessaires.

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A retenir

  • Grâce à une étude menée sur 370 000 personnes issues de quatre cohortes, une équipe a étudié les relations entre les variations génétiques observées chez les individus et leurs habitudes de consommation de différentes boissons amères et sucrées.
  • Plusieurs gènes sont ressortis comme associés aux niveaux de consommation de ces boissons typées sur le plan organoleptique.
  • De façon contre-intuitive, les associations trouvées ne concernent pas majoritairement des gènes liés à la perception des saveurs, mais plutôt des gènes impliqués dans le métabolisme des composants des boissons (caféine notamment) ou des gènes associés à l’indice de masse corporelle.

Sources

  • [1] Une étude d'association pangénomique correspond à l’analyse des variations génétiques observées chez de nombreux individus, afin de les mettre en relation avec des traits phénotypiques (ici la consommation de boissons).
  • [2] L’ADN, support moléculaire de l’hérédité, contient des milliers de gènes composés d’éléments primaires : les nucléotides. Les mutations nucléotidiques engendrent des versions différentes d’un même gène : les allèles ou variants génétiques.
  • A genome-wide association study of bitter and sweet beverage consumption, Zhong VW, Kuang A, Danning RD, Kraft P, van Dam RM, Chasman DI, Cornelis MC. Hum Mol Genet. 2019 May 2
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