Juillet 2025Les mangeurs restreints, qui cherchent à limiter leurs apports alimentaires de façon chronique, sont plus ou moins sujets à la « désinhibition alimentaire » : suite à un élément déclencheur (ex. entorse aux règles alimentaires qu’ils s’imposent, émotion négative…), certains perdent temporairement tout contrôle sur leur alimentation (effet « Et puis tant pis ! », ou « What the hell » en anglais), pouvant donner lieu à des épisodes de surconsommation. L’une des explications avancées pour expliquer la tendance à la désinhibition ? Le caractère rigide versus flexible du contrôle habituel exercé sur l’alimentation.
Les mangeurs restreints exerçant un contrôle « rigide » auraient une approche dichotomique (« tout ou rien ») de leur alimentation : le régime est soit respecté, soit rompu. Les mangeurs restreints « flexibles » s’autoriseraient quant à eux des écarts dans certaines situations (moments sociétaux…), permettant de ne pas remettre en cause toute leur démarche et tomber dans la désinhibition. Constatant les limites des outils de mesure existants, des chercheurs en comportement alimentaire ont développé et validé, auprès de trois échantillons de femmes, une échelle permettant de distinguer clairement ces deux facettes de la restriction alimentaire: l’échelle FORCES, composée de 19 items appartenant à 5 domaines (3 domaines relevant du contrôle rigide : comportements stricts, émotions négatives et inquiétude ; et 2 domaines associés au contrôle flexible : croyances flexibles et émotions positives).
Cette nouvelle échelle, qui reste à valider auprès d’autres types de populations, pourrait contribuer à mieux comprendre les différences individuelles conduisant à la désinhibition alimentaire, ainsi qu’à mettre au point des interventions ciblant les effets négatifs de la restriction alimentaire.