Janvier 2024
Difficulté à réguler ses émotions, défaut d’inhibition… il existe des caractéristiques communes à l’alimentation émotionnelle - cette tendance (non pathologique) à surconsommer en réponse à des émotions négatives - et le binge eating -ces épisodes pathologiques d’hyperphagie avec perte de contrôle. D’où l’hypothèse émise par certains [1] d’un possible continuum entre ces deux comportements alimentaires, avec des déficits de régulation des émotions et d’inhibition qui iraient crescendo entre les deux (voir Figure).
Des chercheurs de l’Université de Bourgogne sont partis à la recherche de données permettant d’étayer cette hypothèse, à travers une revue de la littérature. Si les 32 études retenues confirment bel et bien des similarités entre alimentation émotionnelle et le binge eating, et notamment des déficits de régulation émotionnelle et d’inhibition dans les deux cas, aucune n’a directement examiné un possible continuum ou le gradient des déficits entre ces deux conditions.
Les chercheurs appellent ainsi à des études en ce sens afin de confirmer (ou non) l’hypothèse d’un continuum, qui, s’il était avéré, pourrait modifier en profondeur la prise en charge clinique des troubles alimentaires.
Figure : Hypothèse d’un continuum entre alimentation émotionnelle et binge eating
Si l’idée d’un continuum entre alimentation émotionnelle et binge eating ne manque pas d’arguments théoriques, des études restent à mener pour en apporter la preuve.
[1] Davis C. From passive overeating to "food addiction": a spectrum of compulsion and severity. ISRN Obes. 2013 May 15;2013:435027.