Mai 2025Selon les
recommandations françaises, dans le cadre de la
diversification alimentaire, un nourrisson peut commencer à découvrir toutes les familles d’aliments entre les âges de 4 et 6 mois. En pratique, s’il est recommandé de donner chaque nouvel aliment séparément, aucun ordre particulier n’est préconisé pour introduire les différents groupes alimentaires.
Une étude hollandaise examine si le fait de commencer la diversification par des aliments de saveur sucrée a un impact sur la composition ultérieure du régime alimentaire entre 12 et 36 mois.
Deux groupes d’enfants
Concrètement, 246 nourrissons ont participé à cet essai contrôlé randomisé. Parmi eux,
125 ont débuté leur diversification alimentaire par des purées exclusivement de saveur sucrée (pomme, poire, banane, carotte)
pendant 15 jours. Les autres participants (n = 121)
ont reçu à la place des purées de légumes de saveur non sucrée (haricot vert, chou-fleur, épinard et brocoli). Les consommations alimentaires des enfants ont ensuite été évaluées à 12, 18, 24 et 36 mois au moyen de trois rappels de 24h effectués à chaque âge.
Pas d’impact de l’exposition précoce à la saveur sucrée
Le résultat principal de l’étude est
l’absence de différence observée entre les régimes alimentaires des 2 groupes d’enfants. En effet, suite à l’exposition pendant les 15 premiers jours de la diversification à des aliments de saveur sucrée, aucune différence n’a été mise en évidence concernant la répartition des saveurs des aliments consommés entre 12 et 36 mois. En particulier,
l’exposition précoce à la saveur sucrée n’a conduit ni à un régime alimentaire plus orienté vers des saveurs sucrées ni à un rejet des saveurs neutres ou d’autres saveurs spécifiques.
Des tendances générales
Quel que soit le groupe, les évolutions suivantes entre les âges de 12 et 36 mois ont été mises en évidence :
- une
hausse moyenne de l’apport énergétique total ;
- une
augmentation de la densité énergétique globale de l’alimentation
et de la variété des aliments consommés (en moyenne 9 aliments différents par jour à 12 mois vs 12 à 36 mois) ;
- une
baisse significative de la part des aliments de saveur « neutre » (ex. : riz, pâtes, concombre) dans la ration énergétique (61 ± 11 % à 12 mois vs 44 ± 12 % à 36 mois)
au profit d’aliments aux saveurs plus « intenses ». Les auteurs soulignent en particulier l’augmentation de la part des aliments appartenant aux catégories de saveurs suivantes : « gras et sucré » (ex. : chocolat au lait), « gras et salé » (ex. : poisson gras) et « gras » (ex. : beurre de cacahuète).