Mai 2025
Un IMC plus élevé à l’adolescence est corrélé à une prise de poids plus élevée à l’âge adulte, et l’association entre ces deux phénotypes est en grande partie portée par des facteurs génétiques prédisposants communs : c’est ce que suggère une étude longitudinale finlandaise ayant suivi 1 400 jumeaux [1] pendant 25 ans, dont 1 000 ayant renseigné leur IMC à 5 âges-clés prévus dans l’étude entre 11 et 37 ans.
Les corrélations entre l’IMC à l’adolescence et le gain d’IMC à l’âge adulte étaient découpées selon deux sous-composantes : une composante reflétant la part de facteurs génétiques associés à l’IMC, et la composante complémentaire reflétant la part des facteurs environnementaux (comprendre ici ceux qui ont différé entre les jumeaux). C’est essentiellement la composante génétique qui expliquait les corrélations. De même, l’héritabilité de l’IMC, c’est-à-dire la part de variabilité de l’IMC expliquée par les facteurs génétiques (versus environnementaux), était élevée à tous les âges, avec une influence toutefois plus marquée à l’adolescence (≈ 85 %) qu’à l’âge adulte (≈ 70 %). Par ailleurs, le même score de risque polygénique pour l’IMC affichait des corrélations significatives à tous les âges avec l’IMC et ses trajectoires, suggérant l’implication des mêmes gènes au fil du temps.
Malgré les limites de l’étude (perte de puissance liée aux données manquantes à certains âges pour une partie de l’échantillon, IMC auto-déclaré et non mesuré), ces résultats pointent le rôle des prédispositions génétiques à un IMC plus élevé dès l’adolescence, et son lien avec la prise de poids à l’âge adulte. Ils laissent entrevoir la possibilité de stratégies de prévention de l’obésité ciblées dès l'adolescence, par exemple grâce à un repérage des individus les plus susceptibles de prendre du poids.
[1] Le suivi de jumeaux permet d’évaluer la part des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux dans la variabilité d’un phénotype.