Janvier 2018
Outre la betterave potagère (rouge) que l’on connaît bien, on cultive en France deux types de betteraves : sucrière et fourragère. La betterave sucrière et la France, c’est une histoire de patrimoine, qui dure depuis plus de 200 ans. Focus sur la culture de la betterave à sucre.
Les puristes la nomment beta vulgaris, sous espèce vulgaris, cultivar altissima. Pour les botanistes, la betterave à sucre appartient à la grande famille des chénopodiacées. Pour les profanes, c’est tout simplement elle qui permet la fabrication de notre sucre de table !
Portrait de la betterave sucrière
La betterave sucrière, contrairement à sa cousine la betterave rouge, se caractérise par sa chair blanche et sa racine conique et charnue. Si à la surface du champ, on n’aperçoit que ses feuilles, réparties en bouquet foliaire plus ou moins développé, en réalité la vraie star, c’est la racine : c’est elle qui renferme le fameux sucre. D’ailleurs, avec une seule betterave sucrière on peut fabriquer 25 morceaux de sucre !
A noter :
Dans 100 grammes de betterave sucrière, on retrouve :
- 75% d’eau environ
- de 15 à 20% de sucre ou saccharose
- 4 à 5% de pulpe
- 2 à 3% d’éléments non sucrés
Une plante Made in Europe
Originaire d’Europe centrale, la betterave sucrière a une histoire récente. C’est à la fin du 17ème siècle qu’un chimiste allemand remarque la présence en grande quantité de sucre dans la racine. Dès lors, la culture de la betterave se développe dans les régions septentrionales.
Eh oui, parce que contrairement à la canne à sucre, la betterave n’a aucune attirance pour les tropiques. Elle leur préfère les climats tempérés, assez humides, avec des périodes sèches avant la récolte.
Le saviez vous ?
En France, 90% du sucre utilisé est produit à partir de betteraves sucrières.
La formation du sucre à la racine
La betterave est une plante bisannuelle, c’est-à-dire qu’elle réalise son cycle en 2 années. La première année est consacrée au développement des feuilles et des réserves en énergie par le stockage de sucre dans sa racine. Au cours de la deuxième année, les tiges se développent, les fleurs apparaissent puis donnent naissance aux graines.
La récolte de la betterave se fait donc pendant la première année de sa vie, une fois le sucre stocké dans sa racine et avant qu’elle ne commence à s’en servir pour fabriquer des graines.
Les étapes de la culture de la betterave
1. La préparation du sol : à la fin de l’été, le betteravier sème des cultures intermédiaires pour couvrir et protéger le sol pendant l’hiver. Il analyse également la quantité d’azote dans le sol afin d’y apporter le complément nécessaire si besoin.
2. Le semis : il est effectué au début du printemps et consiste à semer chaque graine avec une profondeur et un espacement bien précis. C’est une étape technique qui permet de semer en moyenne 10 graines de betteraves par mètre carré.
3. Le développement des betteraves : les betteraves grandissent et se chargent en sucre jusqu’au début de l’automne. Le planteur veille à leur bon développement et leur apporte des traitements de protection, lorsque que cela est nécessaire, toujours en juste quantité, au bon endroit et au bon moment.
La récolte
4. Elle a lieu à partir de septembre et s’effectue mécaniquement. Une même machine permet de réaliser ce travail avec à l’avant une effeuilleuse et à l’arrière une arracheuse. Ainsi, on récolte uniquement la racine de la plante. C’est pour cela que la récolte s’appelle l’arrachage ! Les betteraves sont stockées le long des champs en silos (vous en avez sans doute déjà rencontré en bord de route). Les feuilles, elles, restent dans les champs où elles se transforment en matière organique.
5. Le déterrage : les betteraves qui sont encore chargées de terre sont nettoyées à l’aide d’un déterreur avant d’être emmenées à l’usine.
6. Le transport : les betteraves sont chargées dans un camion et transportées à l’usine pour y être transformées en sucre (ou parfois en bioéthanol ou en pulpe).
Pour en savoir plus sur l’extraction du sucre, consultez notre article Comment le sucre est-il fabriqué ?
Une culture responsable et durable
La culture de la betterave prend en compte la préservation de la terre mais également de l’air et de l’eau et pour cela, l’agriculteur soigne son sol tout au long de l’année.
En hiver, il fait des analyses pour mesurer la quantité d’azote présente dans la terre. Au printemps, il sème les graines avec précision pour assurer le bon développement de la future plante. Il veille ensuite au bon déroulement de la croissance de la betterave et apporte, en cas de besoin, des traitements de protection.