Consommation de sucre en France : où en est-on ?

Consommation de sucre en France : où en est-on ?

7 novembre 2018

La consommation de sucre fait débat en France depuis plusieurs années. Mais que disent vraiment les chiffres ?

Il existe deux manières de mesurer la tendance :

  • Les données de ventes, disponibles depuis l’après-guerre
  • Les données de consommation, via des enquêtes de consommation, qui sont quant à elles publiées depuis la fin des années 1990.

Dans les deux cas, et contrairement aux idées reçues, les données sont stables en France (depuis 50 ans pour les ventes, et depuis 20 ans pour les consommations individuelles depuis qu’elles sont mesurées plus précisément par des enquêtes).

Autre élément important, les consommations moyenne de sucre sont proches des recommandations des autorités de santé chez les adultes mais supérieures chez une grande majorité d’enfants.

Données de vente : une stabilité depuis 50 ans

Consommation de sucre en France : où en est-on ?

Pour la France, c’est l’organisme national France Agrimer qui estime les ventes de sucre. Elles se situaient autour de 32 kg par personne et par an en 1962. En 2017, ce chiffre s’élève à… 33 kg.

Il existe des petites variations à la hausse ou à la baisse chaque année, comme le montre le graphique, mais on peut dire que les ventes de sucre sont stables, aux alentours de 33 kg /an /personne en moyenne.

Ces données sont utiles car elles montrent une tendance (stable, donc), mais elles ne donnent pas la réalité de ce que nous consommons. En effet, tout le sucre qui est vendu n’est pas consommé en tant que tel.

Consommation de sucre en France : où en est-on ?

Source : Memo statistique Cultures sucre

Dans le détail, il y a donc une consommation alimentaire

  • par les ménages (sucre de bouche, fait-maison etc.)
  • par les professionnels (pâtissiers, boulangers…)
  • par les industriels (boissons, plats préparés…),


ainsi que des utilisations non-alimentaires

  • Usage chimique dans l’industrie pharmaceutique, homéopathie, fabrication du bioéthanol…
  • Transformation du sucre (chaptalisation du vin, caramélisation, vins effervescents etc.)

Et enfin, des « non-usages », autrement dit la perte tout au long de la chaîne d’utilisation du sucre, au cours de sa transformation par les artisans ou les industriels jusqu’au non consommé, jeté ou gaspillé par les ménages, la grande distribution ou la restauration hors foyer.

Ces données de ventes sont utiles pour suivre les tendances de notre alimentation sur de grandes périodes mais trop imprécises pour évaluer comment se situent nos consommations en sucres par rapports aux recommandations des autorités de santé.

2. Quelles sont les recommandations des autorités de santé ?

Ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver car, suivant les agences sanitaires ou les pays, les recommandations ne portent pas toujours sur les mêmes sucres, à l’image de l’OMS à l’international et de l’ANSES en France !

Les sucres libres pour l’OMS

Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a basé sa recommandation sur les apports en sucres libres, c’est-à-dire les sucres ajoutés aux aliments + les sucres apportés par les jus de fruits et le miel.

Pour la prévention de l’obésité et de la carie dentaire, l’OMS recommande de limiter les apports en sucres libres pour les adultes et les enfants à moins de 10% des apports énergétiques, soit moins de 50 g/j pour un apport calorique standard de 2000 kcal (2). Plus précisément, en France, cela correspond à 46 g/j pour un apport de 1850 kcal observé chez les femmes, et à 57g/j pour un apport de 2300 kcal chez les hommes (enquête nationale CREDOC 2016).

L’OMS a ajouté en 2015 une recommandation dite conditionnelle d’abaisser ce seuil de 10% à 5 % pour « des bénéfices santé additionnels », visant en particulier une meilleure prévention des caries dentaires dans les pays à faible niveau de revenus. A noter que cette recommandation est basée selon l’OMS sur « des niveaux de preuve de très faible qualité ».

… et les sucres totaux hors lactose pour l’ANSES

La recommandation d’apports en sucres de l’ANSES porte sur l’ensemble des sucres, naturellement présents et ajoutés, à l’exclusion du lactose, glucide simple naturellement présent dans les produits laitiers pour lequel l’agence n’a pas identifié de risque (3).

Compte-tenu des effets identifiés des sucres sur la santé, l’ANSES recommande de limiter les apports en sucres totaux hors lactose à moins de 100g/jour pour les adultes et les adolescents (13-17 ans), 75g/j pour les 8-12 ans et 60 g/j pour les 4-7ans (4).

Pour en savoir plus, consultez notre avis sur les recommandations de l’Anses.

3. Apports en sucres en France : modérés chez les adultes, plus élevés chez les enfants

En France, nos consommations en sucres sont estimées au moyen d’enquêtes alimentaires individuelles réalisées par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation) et le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie).

Avec son enquête nationale INCA3, l’ANSES a récemment évalué les apports en sucres « hors lactose » de la population française, base de sa recommandation.

Apports en Sucres hors lactoseSeuils Anses pour les sucres hors lactose
Enfants/Ados de 4 à 17 ansEn moyenne 82 g/j4-7 ans <60 g/j
8-12 ans <75 g/j
13-17 ans <100 g/j
Adultes 18-79 ansEn moyenne 75 g/j<100g/j

Globalement, les jeunes enfants ont des apports moyens plus élevés que ceux des adultes. Les enfants ont des apports en sucres nettement supérieurs aux recommandations, à l’inverse des adultes qui en sont proches.

Plus précisément, l’Anses indique que les enfants les plus jeunes sont très majoritairement au-delà de ces seuils, avec une proportion qui baisse avec l’âge : 75% de dépassement chez les 4-7ans, 60% chez les 8-12 ans et 25% pour les 13-17 ans.

Chez les adultes, seuls 20 % dépassent les apports recommandés, avec une proportion plus élevée de 33% chez les hommes jeunes (18-34 ans).

Les sucres libres évalués par le CREDOC

A la différence de l’ANSES, l’OMS dans sa recommandation sur les sucres libres ne prend pas en compte tous les sucres apportés par les fruits et légumes mais uniquement les sucres ajoutés et les sucres apportés par les jus de fruits.

Selon le CREDOC, les apports en sucres libres pour la population générale sont en 2016 de 53 g/j en moyenne, soit 11 % des apports caloriques journaliers (5). De manière analogue avec les données Anses, les enfants ont les apports en sucres libres les plus élevés et sont en grande majorité (84% des 3-17 ans) au-delà des apports en sucres libres recommandés. La population adulte est en moyenne proche de la limite OMS, même si un adulte sur deux au-delà du seuil.

Voici en synthèse ce que l’on peut dire sur la consommation de sucre en France et son évolution. Beaucoup de mauvais chiffres ou d’erreurs d’interprétations circulent, mais la consommation de sucre en France est majoritairement une consommation raisonnée.

Le vrai sujet n’est donc pas la consommation moyenne de sucre(s) ou son évolution : ce sont les excès. En dehors de certaines populations sensibles ou aux caractéristiques particulières (personnes diabétiques, sujets obèses, enfants), qui doivent faire l’objet d’une attention spécifique, le sucre a toute sa place dans une alimentation structurée, qui apporte diversité et plaisirs de la table.

Sources

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