Janvier 2024
La stigmatisation liée au poids est définie comme la dévalorisation sociale des individus en raison de leur poids corporel. Elle est expérimentée par les individus au travers des préjugés et des discriminations qu’ils subissent de l’extérieur, mais comporte également une composante internalisée, les sujets intégrant peu à peu des croyances les amenant à s’auto-déprécier en raison de leur poids.
Or ces deux formes de stigmatisation pourraient prédire des troubles du comportement alimentaire (TCA) tels que le binge eating [1], les restrictions ou les comportements compensatoires (vomissements provoqués, usage de laxatifs…): telle est la conclusion d’une étude en ligne réalisée auprès de 738 étudiants brésiliens (77 % de femmes) suivis 16 mois pendant la pandémie de Covid-19, une période au cours de laquelle la stigmatisation liée au poids a connu une amplification dans les médias et les réseaux sociaux (alimentée par l’association entre l’obésité et les complications du Covid-19).
Les associations observées entre la stigmatisation ressentie et l’engagement dans des conduites alimentaires à risque étaient davantage marquées chez les personnes en surpoids, mais pouvaient aussi exister chez les personnes ayant un IMC considéré comme normal. Conclusion des chercheurs ? Lutter contre la stigmatisation liée au poids pourrait constituer un levier d’intérêt pour la prévention des TCA chez les étudiants.
[1] Caractérisé par des épisodes d’hyperphagie compulsifs et récurrents