Juillet 2023
Luminosité, ambiance sonore, vaisselle, décoration… l’environnement immédiat du mangeur peut modifier l’expérience alimentaire qu’il fait de son repas. Mais qu’en est-il de l’impact de son environnement non immédiat, tel que la saison ou le climat ?
Pour explorer la question, des chercheurs ont étudié les représentations sensorielles associées à l’acte alimentaire en fonction des saisons, d’une part chez des adultes norvégiens (habitués aux quatre saisons de l’hémisphère Nord), d’autre part chez des adultes colombiens (connaissant l’alternance de saisons sèches et humides, dans un climat chaud ou froid selon l’altitude).
Chez les Norvégiens, les chercheurs mettent en évidence des associations entre les saisons et la plupart des dimensions sensorielles (gustative, olfactive, visuelle, auditive) de l’acte alimentaire, témoignant d’un engagement variable des différents sens dans l’expérience alimentaire en fonction des saisons (Figure). Par exemple, les dimensions olfactives s’avèrent davantage associées à l’été qu’à l’hiver. Toujours chez les Norvégiens, les représentations de l’acte alimentaire varient selon la saison : l’été et le printemps sont associés à des ambiances plus chaleureuses, des sons plus plaisants, etc.. Or, de telles associations ne sont pas (ou peu) retrouvées chez les Colombiens, peut-être du fait d’une variabilité saisonnière moins marquée dans leur pays.
D’autres facteurs interagissant avec les saisons et le climat, tels que la culture locale ou les rites et fêtes ponctuant l’année, pourraient participer à la représentation sensorielle des expériences alimentaires. Bien que de nombreux points de recherche restent à élucider, les chercheurs entrevoient dans ces résultats une possibilité pour les restaurateurs d’utiliser l’effet « saison » pour améliorer l’expérience alimentaire multisensorielle des mangeurs.
Figure : Niveau d’engagement des 5 sens dans l’acte alimentaire selon les saisons, en Norvège (figure de gauche) et en Colombie (figure de droite).