Décembre 2023
Si le rôle des glucides dans la performance des sportifs d’endurance est bien documenté, avec en particulier l’existence de recommandations détaillées, il semble exister un décalage important entre ces recommandations et les pratiques. En effet, seulement 50 % des triathlètes, 30 % des cyclistes et 15 % des coureurs de marathon consommeraient la quantité adéquate de glucides pour leurs compétitions supérieures à 2,5 heures. Pour mieux comprendre ces écarts, des chercheurs ont examiné, chez 1 016 sportifs d’endurance adultes issus d’une cohorte internationale, le niveau de connaissances concernant les glucides dans le cadre de leur pratique sportive.
Les recommandations
Pour rappel, les recommandations préconisées pour le sportif d’endurance sont les suivantes (issues de Burke et al. (2011), à consulter pour plus de détails) :
- une consommation quotidienne moyenne de glucides allant de 3 à 5 g/kg/jour pour un entraînement de faible intensité, jusqu’à 8 à 12 g/kg/jour pour un entraînement d’intensité très élevée (4 à 5h/j) ;
- un apport glucidique avant compétition (appelée charge glucidique) allant de 7 à 12 g/kg/j pendant les 2 à 3 jours qui précèdent l’événement ;
- un apport glucidique de 1 à 4 g/kg à consommer 1 à 4 h avant la compétition ;
- enfin, pendant la compétition, la consommation recommandée de glucides est la suivante :
- pas nécessaire pour les efforts de moins de 45 minutes ;
- petite quantité pour les efforts allant de 45 à 75 minutes (< 30 g) ;
- 30 à 60 g/h pour les compétitions jusqu’à 2,5 heures ;
- jusqu’à 90 g/h pour les compétitions de plus de 2,5 heures.
Des connaissances globalement moyennes
Les chercheurs ont mesuré le niveau de connaissances des sujets au moyen d’un questionnaire validé (Carbohydrates for Endurance Athletes in Competition Questionnaire).
Le score moyen obtenu est de 50/100, avec des niveaux variables selon les profils. Le niveau de connaissances est significativement supérieur chez les sportifs ayant :
- le plus d’expérience en compétition,
- un niveau compétitif plus haut (score moyen des sportifs professionnels : 57 ± 18 vs sportifs récréatifs 45 ± 20),
- et un niveau scolaire plus élevé.
Les résultats montrent aussi que le niveau de connaissances décroit avec l’âge et que la nature des sources d’information joue un rôle primordial. En effet, les sportifs déclarant s’informer principalement auprès d’amis ont un score moyen de 32 ± 20, alors que ceux s’informant à partir de sources de qualité telles que les journaux scientifiques ont un score moyen de 71 ± 16.
Quel niveau de connaissances selon la thématique ?
Les auteurs mettent en lumière le fait qu’il n’y a
pas de différence dans les niveaux de connaissances en fonction des thématiques : métabolisme glucidique, charge glucidique, consommation avant la compétition, pendant la compétition ou en récupération. Par contre, au sein de chaque thématique, on relève des écarts importants en fonction des questions :
-
certaines questions présentent des niveaux bas de bonnes réponses : seulement 35 % de bonnes réponses concernant la quantité de glucides à consommer pour les compétitions de moins d’une heure ;
- d’autres, des niveaux modérés : 45 % de bonnes réponses concernant la quantité de glucides à consommer au cours du repas précédent la compétition ;
- d’autres encore des niveaux élevés : 75 % de bonnes réponses concernant l’intérêt de la charge glucidique pendant les jours précédents la compétition.