La fréquence, la durée et l’intensité de l’exercice physique ont fait l’objet de nombreuses études sur le contrôle de l’appétit et des apports énergétiques. En revanche, le bon horaire pour le pratiquer est rarement exploré. Quel est le moment le plus propice pour faire de l’exercice physique et éviter de manger plus au repas suivant ?
Un sujet encore peu étudié
Pour répondre à cette question, des chercheurs français et canadiens ont analysé les données de la littérature scientifique. Il s’agissait de regarder à quel moment de la journée (matin, après-midi, soir), mais aussi quand par rapport aux repas, l’effet de l’exercice physique pouvait être optimal sur la balance énergétique et sur la régulation de l’appétit. Si les publications sont encore peu nombreuses, leurs données laissent entrevoir que ce facteur pourrait constituer un levier à exploiter pour optimiser les effets de l’exercice.
Matin, après-midi ou soir ?
Selon les études disponibles, faire régulièrement de l’exercice physique le matin a des effets bénéfiques sur les apports énergétiques totaux et favorise la satiété, tandis qu’un exercice physique réalisé l’après-midi est associé à une concentration en ghréline (hormone stimulant l’appétit) plus élevée et entraîne une plus grande compensation alimentaire.
Avant ou après le repas ?
Autre question explorée par les scientifiques : faire de l’exercice physique avant ou après le repas impacte-t-il différemment l’apport énergétique ? Difficile de conclure d’après les données disponibles. Cependant, les chercheurs estiment que les choix alimentaires sont probablement modifiés par l’exercice. Ainsi, une étude observe que les individus ont tendance à choisir des aliments plus denses en énergie après une activité physique et nutritionnellement plus favorables avant une activité physique. Ce phénomène de compensation hédonique devrait être pris en compte lors de la prescription d’une activité physique car il pourrait atténuer les effets bénéfiques de l’exercice sur la balance énergétique globale.
Quel délai entre le repas et l’exercice ?
Les données chez des adolescents obèses et des hommes en surpoids semblent indiquer que plus l'exercice est proche du repas (30 min avant), plus l'impact est favorable sur la balance énergétique globale avec notamment une réduction de la faim avant le repas (déjeuner) et l’absence de compensations aux repas suivants (goûter, dîner).
Des données qui restent à confirmer
Si le nombre d’études sur le sujet est encore limité, les données indiquent que le moment de la journée et la place de l’exercice par rapport aux repas sont deux éléments à prendre en compte pour optimiser son effet sur la balance énergétique. Les futures études devront aussi explorer son impact sur les préférences alimentaires et les apports en macronutriments, et comparer les combinaisons possibles entre les différentes caractéristiques de l'exercice (intensité, durée, type d’exercice), sans oublier de prendre en compte le comportement alimentaire des sujets et ses troubles possibles (restriction cognitive, désinhibition, addictions alimentaires…).