Novembre 2023
Les bénéfices de l’activité physique (AP) en cas de diabète de type 2 ne font aucun doute et la pratique d’une AP fait partie intégrante des recommandations pour la prise en charge de cette pathologie. Pour autant, compte tenu de la diversité des profils de patients, et notamment de la fonction résiduelle variable de leurs cellules β pancréatiques [1] , une recommandation universelle quant au type d’activité physique et à l’intensité de pratique n’est pas réalisable, comme le souligne le Collège américain de Médecine du Sport dans un avis de 2022. Pour autant, des chercheurs italiens ont réalisé un état des lieux des études sur les effets de différentes formes d’activité physique sur la fonction des cellules β et sur le contrôle glycémique chez les individus souffrant d’un diabète de type 2 ou d’un pré-diabète.
Différentes formes d’activité physique font leurs preuves
Ils retrouvent des résultats connus, en particulier les nombreuses études qui montrent que la combinaison d’activités d’endurance (ex : course, vélo) et de renforcement musculaire produit des effets favorables majeurs sur la régulation glycémique et la réduction de facteurs de risques cardiovasculaires. Les formes d’exercice plus récentes que sont le yoga et le pilates, qui peuvent avoir la préférence de certains patients, semblent également bénéfiques. Également, la pratique de HIIT (Hight Intensity Interval Training ou Entraînement par Intervalles à Haute Intensité), semble efficace chez les patients DT2. Ces activités courtes et individuelles présentent une certaine praticité qui pourrait lever un frein majeur au suivi des recommandations d’AP, souvent avancé par les patients : le manque de temps. Toutefois, les risques individuels éventuels (cardiovasculaires, articulaires...) restent à évaluer au cas par cas.
La fonction résiduelle β pancréatique à prendre en compte
L’analyse fine des études disponibles révèle en outre une efficacité variable des interventions d’activité physique selon la fonction β pancréatique résiduelle des patients : plus celle-ci est élevée, plus les effets de l’AP sur l’homéostasie glycémique sont présents. D’où la recommandation des chercheurs d’une personnalisation de la prise en charge des patients : en particulier, pour maximiser les bénéfices de l’AP, la fonction cellulaire résiduelle devrait être explorée, et restaurée par un traitement pharmacologique approprié avant la prescription d’un programme d’activité physique chez les patients les plus atteints et/ou présentant un DT2 avancé. Et ce d’autant que les effets de l’AP sur la fonction résiduelle des cellules β semblent longs à se mettre en place, seuls les programmes d’activité physique de plus de 2 mois semblaient améliorer la sécrétion d’insuline.
[1] Les cellules β pancréatiques sont responsables de la synthèse et de la sécrétion de l’insuline. Or la capacité de sécrétion d’insuline réduit peu à peu dès les premiers stades du diabète de type 2 (« épuisement » des cellules face à l’insulinorésistance qui se met en place). On parle de fonction résiduelle pour désigner la capacité restante, plus ou moins élevée, des cellules à sécréter de l’insuline.