Février 2023
Cultures Sucre sera présent au Salon international de l’Agriculture 2023 aux côtés des acteurs de la filière et autour du thème « La betterave sucrière française, le plaisir du sucre, l’énergie du Bioéthanol » (Hall 2.2). Ce rendez-vous des Français avec la « Ferme France » permettra de porter des messages sur les enjeux actuels de la filière. En tant que président de l’Association Interprofessionnelle de la Betterave et du Sucre (AIBS), Alain Carré nous en livre l’essentiel.
À l’heure où les planteurs s’apprêtent à semer les betteraves de la campagne 2023-2024, quel est l’état de la « plaine betteravière » ?
L’état des lieux est contrasté ! D’un côté, la betterave sucrière a retrouvé un niveau de prix qui relance la rentabilité de cette culture. Ce signal incitatif devrait permettre d’implanter les surfaces nécessaires pour alimenter les sucreries en betteraves et maintenir une production de sucre répondant aux besoins des clients finaux. D’un autre côté, on s’attend cette année à une pression des pucerons porteurs des jaunisses de la betterave supérieure à 2021 et 2022. L’abandon de la dérogation autorisant l’utilisation des produits de traitement spécifiques est, à cet égard, un coup dur pour nos agriculteurs. Néanmoins, l’État s’est engagé sur un mécanisme de compensation des pertes de rendements occasionnées cette année.
Quels autres moyens les Pouvoirs publics peuvent-ils engager pour soutenir la filière ?
Nous appelons le gouvernement à une triple vigilance. Tout d’abord, en veillant à ce que les mêmes règles s’appliquent à tous les pays producteurs de sucre au sein de l’Union européenne. Ensuite, en nous aidant à préserver nos moyens de production ; par exemple en évitant de supprimer des produits de traitement des plantes sans disposer au préalable de solutions de remplacement. Comme l’a dit notre ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, « ce n’est pas l’interdiction qui crée la solution ! ». Enfin, il faudra veiller à mettre la filière à l’abri des distorsions de concurrence en limitant l’entrée de produits qui n’ont ni les standards de qualité ni les garanties environnementales que présentent les nôtres.
Quels défis doit aujourd’hui relever la filière ?
L’enjeu majeur pour notre filière est que chacun, du consommateur au décideur, prennent bien conscience de l’importante contribution que notre production de sucre et d’éthanol apporte à la souveraineté alimentaire et énergétique de la France. Le bioéthanol utilisé en remplacement de l’essence contribue aux objectifs de décarbonation des transports. Le sucre produit en France offre aux consommateurs comme aux fabricants des garanties en termes de capacité d’approvisionnement et de conformité aux exigences des utilisateurs. J’invite tous les visiteurs du Salon international de l’Agriculture à venir nous rendre visite sur le stand de la filière « betterave-sucre-éthanol » pour découvrir ces réalités et échanger avec celles et ceux qui produisent ces ressources made in France.
L’AIBS regroupe l’ensemble des acteurs de cette filière agricole et industrielle, des planteurs de betteraves aux fabricants de sucre. Reconnue comme interprofession par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, elle assure les relations entre la filière et les pouvoirs publics. Elle définit notamment les orientations stratégiques et contribue au financement des organismes interprofessionnels de la filière respectivement dédiés à la recherche et à la communication : l’Institut technique de la betterave (ITB) et Cultures Sucre.