Octobre 2023
Quelles sont les spécificités de la culture de la betterave sucrière dans la Somme et l’Oise ?
Dans ces deux départements, la culture de la betterave sucrière est très importante, et s’adapte parfaitement à la grande diversification des assolements de notre territoire. Contrairement à la pomme de terre et d’autres légumes qui ont besoin d’irrigation et de sols très limoneux profonds, la betterave peut être cultivée sur des terres plus difficiles, voire argilo-calcaires.
La betterave demeure une culture emblématique de la Picardie. Malheureusement, on constate que les rendements s’érodent dans l’Oise. Le dérèglement climatique engendre une pénurie d'eau au printemps et en été, avec des sécheresses très fortes sur les sols. A noter aussi qu’en 2020, la jaunisse a fortement impacté ce département.
Qu’est-ce qui différencie les deux départements ?
Entre la Somme et l’Oise, il y a une grande similitude au niveau des sols. On observe malgré tout des limons plus battants et plus profonds dans la Somme. En revanche, la pluviométrie est inférieure dans l’Oise par rapport à l’ouest de la Somme qui bénéficie de la mer et donc des quantités d’eau plus conséquentes.
Quel type de recherches menez-vous à l’Institut Technique de la Betterave ?
Sur notre délégation Somme et Oise, nous étudions diverses variétés tolérantes ou non à la jaunisse. Nous menons également des recherches sur les stratégies de protection des plantes, que ce soit par des stratégies de biocontrôle ou via des produits phytosanitaires.
Depuis fin 2021, nous avons intensifié les recherches concernant les alternatives aux néonicotinoïdes. Dans le cadre du PNRI (Plan National de Recherche et Innovation), nous avons mené des recherches avec des plantes compagnes des biocontrôles (ndlr : semées simultanément, elles réduisent l’attractivité de la betterave pour les pucerons), comme l’avoine par exemple. Nous poursuivons bien sûr depuis l'an dernier nos essais consistant à inoculer les betteraves avec des pucerons porteurs des trois types de virus. Nous vérifions également la tolérance des variétés aux virus en comparant des variétés inoculées avec des variétés sans présence de jaunisse pour vérifier le delta de productivité.
Au sein de la délégation, nous avons un pôle afin de conseiller tous les planteurs des deux départements. Tout betteravier peut faire appel à l’ITB pour répondre à ses questionnements sur le plan technique, notamment sur les pucerons, le désherbage et la manière de maîtriser tous les types de ravageurs ou bioagresseurs qu’il peut rencontrer.
La région Hauts-de-France a été labélisée Région européenne de la gastronomie 2023, que cela signifie-t-il pour vous ?
Les Hauts-de-France sont un territoire très riche du point de vue de la production agricole comme de la gastronomie. Avec la multitude de cultures dont nous disposons, de la pomme de terre à la carotte, en passant par la betterave sucrière, c’est une région qui participe à la gastronomie de notre pays.
Nous avons des producteurs qui fournissent d’excellents produits à des chefs qui cuisinent des plats exquis !