Le quiz des mots du repas

Le quiz des mots du repas | Cultures Sucre

Décembre 2024

Reflet d’une culture gastronomique riche et multiforme, la langue française dédie au repas un immense champ lexical. En connaissez-vous les subtilités ? Voici quelques exemples à picorer.

1. Comment le déjeuner est-il devenu « petit » ?

A. Par modestie
B. Certains ont trop abusé de la grasse matinée
C. Il n’avait plus l’estomac dans les talons


Déjeuner signifie littéralement « rompre le jeûne » (après la nuit). C’est pourquoi le premier repas de la journée s’est longtemps appelé « déjeuner ». Or, sous l’Ancien régime, les aristocrates se levaient de plus en plus tard, si bien que le déjeuner a fini par se confondre avec le repas de midi. Privés de leur « déjeuner », les lève-tôt ont été contraints de renommer leur premier repas et c’est ainsi que s’est imposée l’expression « petit déjeuner ». Bien que le petit déjeuner privilégie traditionnellement les aliments sucrés, une bonne soupe chaude peut y avoir toute sa place, mais il n’a jamais été prouvé que la soupe fasse grandir les petits...
Réponse : B

2. Pourquoi certains dînent quand d’autres soupent ?

A. C’est une curiosité de la francophonie
B. C’est une question de fuseaux horaires
C. C’est une affaire de goût


Naguère, le dîner désignait le repas de mi-journée et le souper le repas du soir... jusqu’à ce que l’oisiveté aristocratique ne redistribue les cartes (voir précédemment). Une fois le déjeuner installé à la table de midi, le dîner a été décalé au soir, et le souper devint un repas pris tardivement lorsque la soirée s’allonge – par exemple, après un spectacle. Pour autant, cette initiative hexagonale n’a pas fait l’unanimité au sein de la francophonie. Ainsi, les Québécois continuent de déjeuner le matin, dîner à midi et souper le soir ! Et ce n’est pas une question de fuseaux horaires car nos amis Belges et Suisses en font autant.
Réponse : A

3. Est-il plus convenable de gobichonner que de gueuletonner ?

A. Cela dépend de l’heure
B. Le verbe est plus élégant mais pas le geste
C. Aucune différence tant qu’on n’y sucre pas les fraises


Le verbe « gobichonner », peu connu, dénote une certaine élégance par rapport au familier « gueuletonner ». Mais il ne faut pas se fier aux apparences car il cache un convive vorace qui enfourne bruyamment et sans relâche force boissons et aliments, sans prendre la peine de mâcher. D’où l’idée de « gober » son repas... mais non sans affection (« bichonner »). Bien que le gueuleton signifie à l’origine « remplir la gueule », la connotation animale a perdu du terrain au profit de la dimension conviviale. Le partage de mets généreux s’accomplit dans les codes sociaux habituels du repas. Du coup, les gobichonneurs n’y sont pas les bienvenus.

Réponse : B

4. Qui inviter à un festin ou à un banquet ?

A. Peu importe les convives pourvu qu’il y ait à manger
B. Aux gourmands le festin, aux gourmets le banquet
C. Le protocole fait le repas


Festin et banquet désignent tous deux un repas festif et copieux, souvent gastronomique et ritualisé car dédié à une célébration. Mais si le festin met l’accent sur la convivialité et le plaisir gourmand, le banquet a une vocation plus formelle, plus solennelle. C’est pourquoi on l’associe plutôt à des réceptions officielles, historiques ou diplomatiques.
Réponse : C

 

5. Peut-on bruncher avec un casse-croûte ?

A. Rien ne s’y oppose
B. C’est un crime de lèse-déjeuner
C. C’est à côté de la plaque (de cuisson)


Brunch est un mot-valise d’origine anglaise formé de breakfast (petit-déjeuner) et lunch (déjeuner). Il désigne un repas pris en fin de matinée, combinant des éléments du petit-déjeuner et du déjeuner dans une prise alimentaire informelle. Le casse-croûte est également associé à une prise alimentaire hors repas. Son nom évoque le craquant du pain que l’on mange avec de la charcuterie ou du fromage. Dans certains bistrots on refuse toujours de l’appeler « sandwich » mais les usages ont eu raison de cet hommage à la tradition. Tout comme le sandwich « club », un bon casse-croûte peut trouver sa place dans un brunch à la française.
Réponse : A

 

6. Le dessert est-il hors d’œuvre ?

A. Littéralement, oui
B. Oui, si l’on commence par le dessert
C. On ne mélange pas salé et sucré !


Les hors d’œuvre sont, à l’origine, des aliments proposés aux convives en marge du plat principal. À ce titre, le dessert et les plaisirs sucrés peuvent être historiquement considérés comme hors d’œuvre. Avec le temps, ils ont été mis à profit pour stimuler les papilles en variant saveurs et textures (olives, fruits secs, œufs, bouchées, confiseries...). Présentés dans des récipients à part, on les dégustait au gré des envies. Dans la codification moderne du repas, le hors d’œuvre tend à être assimilé à l’entrée, et le dessert est devenu une séquence à part entière du repas (entrée-plat-dessert). Ce qui ne nous interdit pas de déguster du sucré ou des accords sucrés-salés en hors d’œuvre !
Réponse : A

 

7. En quoi le bouillon est-il restaurant ?

A. Parce qu’il redonne de l’énergie aux travailleurs
B. Parce que c’est lui-même un restaurant
C. Parce que les soldats restent au rang pour remplir leur timbale


Avant de devenir un lieu, le restaurant était une soupe riche et nourrissante vendue par des marchands ambulants ou dans des échoppes. Sa fonction revigorante et « restauratrice » a donné son nom au concept de restaurant, apparu au 18ème siècle. Le bouillon, lui-même synonyme de soupe revigorante, a également pris une double signification pour devenir, à la fin du 19ème siècle, un restaurant populaire typiquement parisien qui propose des plats simples à petits prix. Les bouillons connaissent actuellement une renaissance qui en font des établissements très en vogue dans les quartiers touristiques et culturels de la capitale.
Réponse : A-B

 

8. Vous préférez une bonne bouffe ou un frichti à la bonne franquette ?

A. Cela dépend de l’humeur
B. Cela dépend de qui met la main à la pâte
C. Peu importe tant que cela ne coûte pas bonbon


L'expression « bonne franquette » désigne un repas simple, décontracté, sans prétention, où les convives partagent le plaisir de manger ensemble de manière informelle, sans détour. Autrement dit, en ancien Français, de manière francque. Si le repas est qualifié de « bonne bouffe », c’est que le contenu et le contexte satisfont pleinement les sens. L’expression n’a rien de vulgaire car elle vient de l’ancien Français bufet qui signifie tout simplement nourriture. Enfin, pour que la bonne bouffe partagée à la bonne franquette soit un frichti, il faut que le repas ait été préparé par l’un des convives. L’origine du mot se perd dans les patois régionaux mais la dimension fait maison en reste la marque.
Réponse : B

 

9. Où faut-il aller pour ripailler, estramborder et grôler ?

A. Dans les arrière-cuisines
B. À un concours de Scrabble
C. Faire le tour de France


Comme dans les multiples domaines touchant aux modes de vie, l’ancrage régional infuse le langage du repas et de l’alimentation. Le repas n’échappe pas à ce tour de France. Par exemple, le mot ripaille vient de Haute-Savoie où le château de Ripaille accueillit les festins mémorables du duc de Savoie et des moines qui l’occupèrent. En Occitanie, les joyeux repas incitent les convives à « estramborder », c’est-à-dire à larguer les amarres pour vivre le repas avec un enthousiasme sans limite. À l’inverse, l’expression normande « grôler » signifie se nourrir à petites bouchées et de manière répétitive, comme la bruine et la pluie fine reviennent « grôler » sur les vergers.
Réponse : C

 

10. Pourquoi la poutine a-t-elle conquis le Québec et les crêpes rassemblé la France ?

A. Car rien ne leur résiste
B. Car elles se mangent avec les doigts
C. Car elles incarnent le partage et la convivialité


La poutine est aux Québécois ce que les crêpes sont aux Français : un emblème gourmand. Considérée comme le plat national de la Belle province, la poutine est un mélange à base de frites, de fromage et de sauce brune auquel chacun peut apporter ses ingrédients et qui fédère les convives autour d’un repas à plat unique. En France, les crêpes ont également cette fonction fédératrice qui associe partage, commensalité et individualisation à partir d’une base commune. Elles font tout autant l’unanimité dans la mesure où une récente enquête place les crêpes en tête des desserts préférés des Français.
Réponse : C

 

 

 

 

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