Quelle place pour la cuisine dans les recommandations alimentaires ? Tour d’horizon dans 73 pays
Quelle place pour la cuisine dans les recommandations alimentaires ?
Tour d’horizon dans 73 pays
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Février 2023
Préparer ses repas, plutôt que d’acheter des aliments prêts-à-consommer, est de plus en plus considéré comme à même d’améliorer la qualité nutritionnelle des consommations et la santé. Mais dans quelle mesure le fait de cuisiner est-il encouragé dans les recommandations alimentaires établies par les autorités de santé des différents pays du monde ? La réponse d’une équipe de chercheurs brésiliens est claire : des recommandations ayant trait à la cuisine apparaissent « rarement et de façon circonscrite » dans les recommandations alimentaires. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont consulté la base de données mondiale de la FAO dans laquelle les pays sont invités à déposer leurs recommandations alimentaires officielles. Sur 95 documents disponibles, 73 publiés dans des langues connues des auteurs (anglais, espagnol, français, portugais, italien ou roumain) ont pu être consultés.
Trois types de recommandations culinaires
Seulement un peu plus de la moitié des pays (n = 39) formulaient au moins une recommandation ayant trait à la cuisine, avec une fréquence plus élevée dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes (Figure).
Parmi les types de recommandations ayant trait à la cuisine, les plus répandues étaient les recommandations d’ordre nutritionnel (n=35 ; 61 %) invitant à limiter les ajouts de sel ou de matières grasses et à les remplacer par des herbes, épices, etc. Suivaient les recommandations portant sur la sécurité sanitaire (n=14 ; 25 %), afin de limiter les risques de contamination des denrées au cours de leur transport, stockage ou préparation (lavage des mains). Quant aux recommandations promouvant le « fait maison » et la cuisine en tant que pratique socio-culturelle, elles apparaissaient dans seulement 12 % des documents (n = 7).

Figure : Présence de recommandations portant sur la cuisine dans les recommandations alimentaires de 73 pays, selon la région du monde (différenciées selon les codes couleurs) et l’année.
((Légende)) Trois types de recommandations culinaires existent : celles mettant l’accent sur la sécurité sanitaire (ex : lavage des mains pour la préparation des repas), celles visant à améliorer la qualité nutritionnelle (ex : limiter l’ajout de sel ou de matières grasses), celles encourageant le fait maison.
Le « fait maison » encouragé dans 7 pays
C’est le Brésil qui a donné le coup d’envoi à ce dernier type de recommandation en 2014, suivi depuis par le Bénin (2015), l’Uruguay (2016), le Pérou, la France et le Canada (2019) et l’Équateur (2020). Parmi ces pays, au-delà d’encourager le fait de préparer soi-même ses repas, à partir d’ingrédients naturels/peu transformés, certains pays font valoir dans le fait de cuisiner l’importance du partage familial des tâches, de la transmission intergénérationnelle de savoirs culinaires, et de la perpétuation de la culture alimentaire du pays.
Compte tenu des bénéfices potentiels de telles recommandations pour l’adoption de régimes sains et durables, les chercheurs plaident en faveur de leur généralisation dans les recommandations alimentaires.
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Seulement un peu plus de la moitié des pays incluent au moins une recommandation ayant trait à la cuisine dans les recommandations alimentaires adressées aux populations.
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Parmi ces recommandations, celles encourageant le « fait maison » sont apparues pour la première fois en 2014 au Brésil et ont été depuis reprises par 6 autres pays, dont une grande partie dans le reste de l’Amérique latine.
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Compte tenu des bénéfices potentiels de telles recommandations pour l’adoption de régimes sains et durables, les chercheurs plaident en faveur de leur généralisation.
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The (scarce and circumscribed) culinary content in food-based dietary guidelines around the world: 1991-2021. Oliveira MFB, Martins CA, Castro IRR. Public Health Nutr. 2022 Sep 8:1-9.
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