Les régimes dits « Low Carb » (c’est-à-dire pauvres en glucides) deviennent très populaires en cas de diabète de type 2, mais apportent-ils vraiment des avantages par rapport aux régimes contenant davantage de glucides ? Et si oui, pour quels paramètres métaboliques ? C’est ce que des chercheurs britanniques ont exploré en réalisant une revue systématique et une méta-analyse des études d’intervention sur le sujet. Leurs travaux ont été publiés en 2018.
Des résultats en faveur des régimes Low Carb…
Au total, 18 essais randomisés ont été intégrés à l’analyse, regroupant ainsi 2 204 participants suivis sur des durées allant de 3 mois à plus d’un an. Les régimes « Low Carb » étudiés dans ces essais présentaient des teneurs en glucides allant de moins de 50 g à plus de 225 g/jour, soit de moins de 10 à plus de 45 % de l’apport énergétique total (AET). L’analyse qualitative des études indique que ces régimes « Low Carb » conduisent à des améliorations de l’hémoglobine glyquée HbA1c par rapport aux régimes classiquement suivis par les patients diabétiques [1], mais aussi une réduction des taux de triglycérides et une augmentation du cholestérol HDL. Autre observation, ces régimes permettent de réduire le recours aux traitements anti-diabète (insuline et hypoglycémiants) dans la grande majorité (82 %) des études.
Quant à la méta-analyse des six essais cliniques menés sur un an, elle est clairement en faveur des régimes « Low Carb » et confirme statistiquement de meilleurs résultats sur l’hémoglobine glyquée (réduite de - 0,28 %), le cholestérol HDL (augmenté de 0,06 mmol/L), les triglycérides (réduit de 0,24 mmol/L) et la pression artérielle systolique (augmentée de 2,74 mm Hg) comparé aux autres régimes. En revanche, aucun bénéfice ne ressort en termes de perte de poids (les apports caloriques totaux n’étant pas réduits), de cholestérol total, de cholestérol LDL et de pression artérielle diastolique.
… malgré une définition qui reste à préciser
Comme le relèvent les auteurs, les études identifiées via les termes « Low Carb » ont mis en œuvre des régimes présentant des teneurs très variables en glucides : six régimes présentaient des teneurs très faibles en glucides (< 50 g/jour ou < 10 % de l’AET), quatre des teneurs faibles (< 130 g/jour ou < 26 % de l’AET), cinq des teneurs modérées (130-225 g/jour ou 26 à 45 % de l’AET), deux des teneurs plus élevées (> 225 g/jour ou > 45 % de l’AET) et une ne détaillait pas la teneur. Ils soulignent ainsi la nécessité d’établir un consensus clair sur la définition d’un régime Low Carb.
Une meilleure adhésion aux régimes les moins restrictifs en glucides En outre, des problèmes d’adhésion aux régimes les plus restrictifs (< 50 g/jour) étaient systématiquement mentionnés dans les essais cliniques, questionnant alors l’intérêt d’une restriction aussi sévère sur les glucides. D’autant plus que des améliorations métaboliques cliniquement intéressantes étaient obtenues avec des régimes dont les teneurs en glucides étaient seulement faibles (< 130 g/jour) ou modérées (130-225 g/jour). Ainsi, si la restriction en glucides a prouvé son efficacité dans la gestion du diabète de type 2, les régimes à très faible teneur en glucides perdent de leur intérêt s’ils sont trop difficiles à suivre. Les chercheurs préconisent donc d’orienter les sujets vers des régimes à teneur faible ou modérée en glucides [2].
[1] Régimes contenant plus de 52 % de glucides (ex : régime méditerranéen, régime à faible teneur en matières grasses, régimes à index glycémique élevé ou bas,…)
[2] Quant à l’efficacité des régimes Low Carb en prévention diabète, elle est traitée par ailleurs une autre brève de ce numéro.