Le bien-être,
un levier pour améliorer la qualité de l’alimentation ?

Janvier 2023

« Donnez les quatre mots qui vous viennent à l’esprit quand vous pensez à l’alimentation et que vous ressentez du bien-être » : telle était la question posée à près de 5 000 participants de différentes nationalités, par des chercheurs qui ont voulu documenter les idées associées à la notion de bien-être dans l’esprit des consommateurs, et ceci spécifiquement dans le domaine alimentaire.  

Cerner le concept de bien-être alimentaire 

Le bien-être que l’on ressent est reconnu comme un facteur clé des choix alimentaires, et pourrait donc être un levier pour développer des stratégies visant à améliorer la qualité de l’alimentation. D’où la nécessité de mieux documenter les conceptualisations qui se cachent derrière cette notion quand on y fait référence dans un contexte alimentaire. Les chercheurs ont également comparé les associations d’idées obtenues pour différentes terminologies faisant référence au bien-être (« ressentir du bien-être », « se sentir bien », « être satisfait de la vie », « être comblé par la vie ») ou à son absence (« ressentir un manque de bien-être », « se sentir mal/malheureux », « être insatisfait de la vie », « ne pas être comblé par la vie »). Des comparaisons ont également été réalisées en fonction du pays d’origine des participants : Royaume-Uni, Australie, Singapour et Allemagne [1].  

371 termes dans l’esprit des consommateurs 

Le bien-être alimentaire (ou au contraire son absence) était associé à 371 mots différents dans l’esprit des consommateurs, relevant de 17 dimensions et 110 sous-catégories. Parmi elles, la santé, le plaisir, la qualité des aliments, les émotions positives, et les aspects sociaux liés à l’alimentation étaient les principales associations avec le bien-être tandis que l’insalubrité, le dégoût, les émotions négatives et une mauvaise santé mentale étaient les idées qui ressortaient comme les plus associées à l’absence de bien-être.  

À noter, le fait de faire référence à la composition nutritionnelle des aliments était plus fréquente pour les termes relatifs à l’absence de bien-être qu’au bien-être. Les auteurs voient dans ces résultats la nécessité de mettre en avant les dimensions de plaisir et les émotions positives plutôt que des injonctions restrictives dans les recommandations de santé publique.  

À chaque terminologie, des connotations spécifiques 

Lorsque l’on comparait entre elles les terminologies faisant référence au bien être, ou à son absence, des différences apparaissaient en termes d’associations d’idées. Ainsi, « ressentir du bien-être » et « se sentir bien » avaient davantage une connotation santé que « être satisfait de la vie » ou « être comblé par la vie ». En ce qui concerne les termes négatifs, « manquer de bien-être » et « se sentir mal/malheureux » étaient plus souvent associés à la suralimentation, aux nutriments « à limiter » (graisses, sel, sucres) et à des aliments associés à des régimes déséquilibrés (fast-food, chocolat, confiseries, gâteaux…) tandis que les terminologies « être insatisfait de la vie » ou « non comblé par la vie » renvoyaient davantage à l’idée de faim.  

Enfin, les associations d’idées suscitées dans les différents pays se révélaient proches, suggérant des conceptualisations similaires du bien-être alimentaire.  

[1] 4 pays pouvant être labellisés “WEIRD”, pour “Western, Educated, Industrialised, Rich, Democratic”.