Février 2022
À la demande de Cultures Sucre, l’institut Episto a questionné les Français sur leurs perceptions de l’alimentation sucrée et sur leurs habitudes de consommation autour du sucre. Les résultats révèlent une représentation quasi unanime du « bien manger », y compris chez les jeunes qui affirment leur volonté de s’approprier leur alimentation. Regards sur des consommateurs droits dans leur assiette.
À l’heure où les consommateurs manifestent de nouvelles attentes en matière d’alimentation, Cultures Sucre a souhaité apporter un éclairage sur la question très actuelle du « bien manger », tout en mettant en perspective la place du sucre et du sucré dans la sphère alimentaire quotidienne des Français.
Pour répondre à ces interrogations, l’institut Episto, spécialiste des réseaux sociaux, a conduit un sondage en ligne auprès de 1 112 Français en se focalisant sur deux tranches d’âges – les « jeunes » de 15 à 25 ans et les « seniors » entre 50 et 65 ans – afin d’identifier d’éventuels écarts de perceptions entre deux pôles générationnels. (Voir la méthodologie et les résultats détaillés)
Les trois valeurs cardinales du « bien manger »
Premier constat, trois critères s’imposent avec constance dans la représentation du « bien manger » : le fait-maison, la variété et le plaisir. Avec toutefois une variation dans l’ordre d’importance accordée aux critères : les seniors placent le fait-maison en tête alors que les jeunes privilégient la variété des aliments.
Les 3 valeurs cardinales du Bien manger
De manière surprenante, ce trio de tête relègue loin derrière l’idée de « manger des aliments "sains" (fruits, légumes, légumineuses...) » qui est citée seulement par 34 % des seniors et 32 % des jeunes. « Bien qu’elle attire l’attention, la place de cette catégorie d’aliments dans le classement ne signifie pas un désintérêt envers celle-ci mais témoigne plutôt d’une donnée considérée comme acquise et en partie contenue dans le critère "manger varié" », analyse Philippe Reiser, directeur général de Cultures Sucre. D’autant plus que la « qualité nutritionnelle des produits » est une préoccupation solidement affirmée par les répondants : 78 % chez les seniors, 73 % chez les jeunes.
Des consommateurs attentifs à la qualité des aliments
En effet, les consommateurs sont une majorité à regarder la composition des aliments qu’ils achètent. Même si cette habitude est plus marquée chez les jeunes (64 %) que chez les seniors (58 %), c’est pour tous le premier critère de vigilance sur la qualité nutritionnelle des produits.
De plus, le sondage révèle un point intéressant sur la manière dont les répondants éclairent leurs choix : alors que les seniors considèrent avant tout avoir reçu les principaux repères de leurs cercles familiaux et/ou éducatifs, les jeunes se réfèrent plutôt au Nutri-Score inscrit sur les produits.
Le statut singulier du plaisir alimentaire
99 % des seniors et 96% des jeunes affirment que le plaisir a « une place importante dans leur alimentation ». Cet attachement est d’autant plus solide que 75 % des répondants sont « tout à fait d’accord » avec cette affirmation.
L’unanimité avec laquelle les consommateurs s’accordent sur le plaisir confère à cette notion un statut particulier auquel s’associent d’autres valeurs : convivialité, partage, réconfort... Le plaisir forme ainsi tout un paradigme alimentaire où le fait-maison et le sucré sont également parties prenantes.
Le « fait-maison », clé de voûte du bien manger
97 % des seniors et 90 % des jeunes considèrent qu’il est important de manger du fait-maison, qu’il soit cuisiné soi-même ou par un tiers. Si les seniors sont les premiers à joindre le geste à la parole (93 % d’entre eux cuisinent plusieurs fois par mois, dont 77 % plusieurs fois par semaine), les jeunes ne sont pas en reste : 82 % d’entre eux cuisinent plusieurs fois par mois, dont 52 % plusieurs fois par semaine.
Côté motivations, le plaisir fait à nouveau l’unanimité, toutes générations confondues : un tiers des répondants placent « le plaisir » en tête des raisons de se lancer en cuisine, et un quart invoquent en deuxième position le désir de « faire plaisir » aux autres.
Le "fait-maison", clé de voute du bien manger
L’examen des sources d’inspiration mobilisées pour cuisiner révèle par ailleurs un détail inattendu. En effet, si les recettes familiales et les sites de recettes arrivent en tête chez tous les répondants, les jeunes citent en troisième position le « feeling ». Comme le remarque Philippe Reiser, « cette idée d’y aller au "feeling", en s’affranchissant des recettes écrites et des usages familiaux, fait sens avec le désir d’expérimentation ("essayer une nouvelle recette"). L’importance accordée à l’expression de soi et à la créativité témoigne d’une réelle volonté de s’approprier son alimentation. Conjugué à la vigilance sur la variété et la qualité alimentaires, ce constat va à l’encontre des idées reçues sur une supposée passivité, voire un désintérêt des jeunes dans ce domaine. »
Le sucré, un plaisir revendiqué mais raisonné
69 % des jeunes et 56 % des seniors considèrent que manger sucré est avant tout « un petit plaisir ». Les répondants y voient également une source de « réconfort » (45 % jeunes, 24 % seniors), « un rituel » dans le quotidien (43 % jeunes, 35 % seniors) ou encore « un coup de boost pour la journée » (32 % jeunes, 15 % seniors).
Les rituels sucrés se répartissent entre, chez les jeunes, le goûter « qui permet de tenir jusqu’au dîner » et, chez les seniors, « le carré de chocolat le soir » ou « le biscuit avec une tasse de thé ou de café ». En revanche, le dessert met tout le monde d’accord avec une place qui reste ancrée dans les pratiques alimentaires : 74 % des jeunes et 64 % des seniors aiment « finir les repas par une touche sucrée ».
En termes de goût, les préférences pour les desserts varient d’une génération à l’autre : tarte aux pommes pour les seniors, gâteau au chocolat pour les jeunes.
Le top 3 des desserts préférés
Questionnés sur ce qui fait pour eux un bon dessert, les répondants reviennent inlassablement sur le triptyque plaisir, fait-maison et qualité : « des bons produits frais et surtout faits-maison », « le plaisir des yeux et du goût, et encore mieux quand c’est partagé », citent les seniors ; « un dessert sain qui fait plaisir », « un dessert convivial et fait avec envie », « quelque chose qui réconforte », affirment les jeunes.
Enfin, les répondants prennent soin d’ajouter la notion d’équilibre dans leurs évocations. Ainsi, le dessert doit être « gourmand mais pas trop sucré », « gourmand tout en gardant un côté équilibré », « parfaitement dosé entre la faim et le plaisir »... Une manière de rappeler que si le sucre a bien toute sa place dans l’alimentation quotidienne, les Français sont, à tout âge, des consommateurs éclairés et partisans d’une consommation raisonnée.