Juin 2023
Mieux comprendre les caractéristiques individuelles associées à la qualité de l’alimentation : c’est l’objectif que s’est fixé une équipe de recherche japonaise à travers une étude réalisée auprès de 2 231 adultes âgés de 19 à 80 ans. Pour cela, les chercheurs ont examiné la qualité du régime (mesurée au moyen du Healthy Eating Index-2015) en fonction :
- de l’importance donnée par les individus à différents critères de choix alimentaires, parmi lesquels l’accessibilité de l’aliment, sa praticité, ses caractéristiques sensorielles, la santé ou le contrôle du poids, ou encore le fait que les aliments soient d’origine biologique ou non ;
- du niveau de littératie alimentaire, concept qui englobe 1) le niveau de connaissances nutritionnelles des individus, 2) leurs compétences en matière de planification, préparation, et budgétisation des repas ; 3) leurs attitudes vis-à-vis de la nourriture, telles que la réactivité face aux aliments, le plaisir de les consommer, l’alimentation émotionnelle ou encore le degré de sélectivité alimentaire.
Des différences entre les femmes et les hommes…
Les résultats mettent en évidence des associations différentes en fonction du sexe. En effet, après ajustement sur les potentiels facteurs de confusion (âge, indice de masse corporelle, etc.), il apparaît que :
- les hommes qui donnent de l’importance au fait qu’un aliment soit bio pour faire leurs choix alimentaires présentent une qualité alimentaire globale plus élevée ;
- chez les femmes, une alimentation de bonne qualité va de pair avec des connaissances en nutrition et des compétences culinaires plus élevées ainsi qu’avec des choix alimentaires qui reposent sur des critères de santé ou de contrôle du poids.
Les chercheurs expliquent ces différences par le fait que les femmes sont toujours les principales responsables de la préparation des repas dans la société japonaise ; elles sont aussi les plus exposées à des normes sociales en termes d’apparence corporelle. Pour les hommes, moins investis dans les choix alimentaires du foyer, le label « bio » serait un critère simple et facilement reconnaissable pour évaluer la qualité d’un produit.
… et un point commun
Le fait d’être un mangeur sélectif ressort cependant comme une caractéristique associée à une qualité diminuée de l’alimentation, et ce à la fois chez les femmes et chez les hommes. La propension à rejeter un grand nombre d’aliments, qu’ils soient familiers ou non, limiterait en effet l’accès aux produits les plus favorables à une bonne santé.