Mars 2025En 2013, une enquête de chercheurs écossais avait révélé le manque de connaissances des consommateurs sur les liens entre alimentation et changement climatique et les freins liés à l’adoption d’une alimentation durable.
Dix ans après, les chercheurs ont voulu mesurer le chemin parcouru à travers une nouvelle étude qualitative menée auprès d’une soixantaine de sujets issus de milieux socio-économiques et géographiques variés (rural et urbain).
Résultats ? L’étude révèle
une prise de conscience accrue de l’impact environnemental de l’alimentation. Le terme d’alimentation durable est mieux connu bien que la définition de ce concept [1] reste floue et que peu de participants emploient spontanément le terme « régime alimentaire durable ».
Si la réduction de la consommation de viande est citée comme principal levier pour tendre vers une alimentation plus durable, d’autres facteurs sont évoqués, en particulier l’origine des produits, les émissions liées au transport, le gaspillage alimentaire et les emballages. Dans les faits, les consommateurs
semblent d’ailleurs plus enclins à adopter des comportements comme la réduction des déchets plastiques ou la consommation de produits locaux que de revoir radicalement leur consommation de viande.
Car malgré la volonté d’adopter une alimentation durable, plus présente en 2023, il n’est pas simple de changer le contenu de son assiette, avec, parmi les
résistances identifiées, l'attachement au plaisir gustatif, les influences sociales et familiales, le poids des habitudes culturelles, ou encore les doutes (en termes de coût, de qualité, et de savoir-faire) sur les substitutions possibles. Les chercheurs pointent également
un certain scepticisme et une difficulté à modifier les croyances de certains consommateurs. Autant de freins à lever et de défis à relever, qui nécessiteront
l’implication et la coopération de tous les acteurs (médias, politiques, consommateurs) pour des modifications profondes de l’environnement et de la culture alimentaires.
[1]
Définie en 2010 par la FAO, l’alimentation durable repose sur quatre piliers essentiels : la nutrition et la santé, la culture, l’économie et l’environnement. Elle englobe des pratiques alimentaires ayant un faible impact écologique, favorisant la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et soutenant une vie saine pour les générations actuelles et futures. Elle contribue à préserver la biodiversité et les écosystèmes, tout en étant culturellement acceptable, économiquement équitable, accessible, abordable, sûre sur le plan nutritionnel et bénéfique pour la santé, tout en optimisant les ressources naturelles et humaines.