Alimentation durable : quel lien avec les facteurs socio-économiques des Français ? 

Alimentation durable :
quel lien avec
les facteurs socio-économiques des Français ?

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Novembre 2022

Des chercheurs ont exploré l’association entre les caractéristiques socio-économiques de consommateurs français (niveau d’éducation, revenu, profession) et l’alimentation durable, à partir des données de 29 119 participants de la cohorte NutriNet-Santé.  

Un score pour évaluer l’alimentation durable  

Le caractère durable de l’alimentation a été évalué à partir d’un score comprenant 3 composantes :  

  1. une composante nutritionnelle, évaluant l’équilibre de la balance énergétique et l’adhérence aux recommandations nutritionnelles françaises (score PANDiet) ;  
  2. une composante environnementale, évaluant les émissions de gaz à effet de serre et l’utilisation des ressources – sol, énergie –, ainsi que la consommation de produits biologiques comme indicateur des effets du régime sur la biodiversité ;  
  3. une composante socio-culturelle (lieux d’achat et consommation de plats préparés).  

Ce score correspond au Sustainable Diet Index, un outil basé sur la définition de la FAO2 d’un régime alimentaire durable, sans le sous-score économique (proportion du revenu consacré à l’alimentation), exclus ici en raison de la question de recherche traitée.  

Une alimentation frugale à dominante végétale 

Comme attendu des chercheurs, un régime plus durable était associé à un moindre apport énergétique et à une consommation moindre de produits animaux et plus élevée de fruits et légumes. À noter, ce régime était seulement légèrement plus onéreux, car le surcoût lié à la consommation de produits biologiques était en partie compensé par une moindre consommation de viande et par les moindres quantités consommées.  

Association avec l’éducation, le revenu et la profession  

L’éducation est apparue comme un facteur fortement associé à l’alimentation durable, indépendamment du revenu et de la profession : plus le niveau d’éducation était élevé, plus le régime était durable, et ce dans ses trois dimensions (nutritionnelle, environnementale et socio-culturelle).  

L’association avec les revenus était plus complexe. Les hommes de faible revenu (< 1 200 € / mois) avaient un régime plus durable que les plus aisés (> 2 700 €), alors que l’inverse a été observé chez les femmes. Les individus (hommes et femmes confondus) ayant un revenu modéré (1 200 – 1 800 €) avaient quant à eux une alimentation moins durable que les plus aisés. Cependant, les personnes de revenu faible, modéré ou intermédiaire avaient toutes un meilleur sous-score environnemental que les plus aisées). 

Concernant la profession, les employés et les travailleurs manuels avaient une alimentation moins durable que les professions intermédiaires (sans hypothèse explicative proposée par les auteurs).  

Ainsi, les relations entre facteurs socio-économiques et durabilité du régime sont contrastées, et semblent dépendre à la fois du facteur considéré (éducation, revenu, profession), du sexe des individus mais aussi de la dimension de durabilité considérée (nutritionnelle, environnementale, socio-culturelle, ou durabilité globale). Quoiqu’il en soit, les auteurs soulignent l’importance de développer des mesures visant à promouvoir un régime alimentaire sain et durable à un coût abordable pour tous.

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A retenir
  • Dans l’étude NutriNet-Santé, le niveau d’éducation est positivement corrélé à une alimentation durable, tandis que la relation entre niveau de revenu et durabilité du régime est plus nuancée.  

Sources
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