Alimentation : le goûter reprend des forces

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Septembre 2023

Traditionnellement associé à l’enfance, le goûter est de plus en plus prisé des adultes qui le partagent en famille ou au travail. L’occasion de reprendre de l’énergie et d’éviter les grignotages en fin de journée tout en se faisant plaisir avec des aliments simples et gourmands.

Le goûter est-il recommandé ?

Le Programme national nutrition et santé (PNNS) recommande un rythme de « trois repas par jour auxquels on peut éventuellement ajouter une  collation  ou un goûter ». Considéré  comme un « petit repas », le goûter a ainsi sa place dans une alimentation équilibrée à laquelle il peut contribuer de manière positive. En effet, comme l’explique Nathalie Hutter-Lardeau, nutritionniste et fondatrice de l’agence de conseil scientifique Évidence santé, « savoir si, au plan énergétique, on a besoin de prendre un goûter, ou pas, est un faux problème car l’apport calorique doit être envisagé sur toute la journée. Néanmoins, le goûter a pour avantage d’aider à segmenter la prise alimentaire quotidienne et à calibrer l’équilibre global. Pour les enfants comme pour les adultes, il permet à la fois d’éviter les fringales et le grignotage en fin de journée puis, au dîner, il permet de prendre un repas plus léger que si l’on arrive à table affamé.» 

Comment composer le quatre-heures « idéal » ?

En principe, le goûter doit représenter 10 à 15 % de l’apport calorique global de la journée. Selon les données de consommation disponibles pour la France, les enfants se situent bel et bien dans cette moyenne avec 12,8 % des apports caloriques journaliers tandis que les adultes plafonnent à 4,7 %.[1] Comme tous les repas, il doit faire l’objet d’une consommation raisonnée en termes de quantité et de diversité. Selon les recommandations du PNNS (Manger Bouger) un « bon » goûter se compose de deux ou trois aliments choisis parmi ces trois catégories de produits :

  • Un fruit frais (ou un jus de fruit « pur jus » s’il n’a pas été pris au petit déjeuner).
  • Un produit laitier : lait, yaourt, fromage blanc, fromage…
  • Un produit céréalier : pain (avec un peu de confiture ou de chocolat), céréales, biscuits…

Le goûter est un support de diversité alimentaire

« Quand on associe ces aliments on obtient un équilibre satisfaisant, souligne Nathalie Hutter-Lardeau. La variété garantit que l’on consomme à la fois des nutriments de construction (protéines, glucides, lipides), des micronutriments (vitamines, minéraux) et que l’on ne surconsomme pas une catégorie d’aliments au détriment d’une autre. Notamment en ce qui concerne la touche de plaisir sucré qui arrive de préférence en fin goûter et qui sera prise en quantité raisonnée : carrés de chocolat, petites galettes bretonnes, madeleine… » Dans les faits, les études montrent que le goûter favorise la diversité alimentaire chez les enfants : plus le nombre de goûters pris dans la semaine est important, plus la diversité alimentaire est élevée.[2]

Par ailleurs, l’introduction d’un fruit frais au goûter contribue à la consommation quotidienne de fruits et légumes, qui reste souvent en dessous des recommandations chez les jeunes. Enfin, il est recommandé de limiter les boissons sucrées et, lorsque cela est possible, de privilégier les préparations maison pour mieux prendre conscience des apports en sucres et mieux maîtriser les quantités. « Ce qui n’exclut pas de recourir aux biscuits et pâtisseries des fabricants artisanaux et industriels, en veillant à consommer des produits présentant une liste d’ingrédients la plus courte possible », note Nathalie Hutter-Lardeau.

Le goûter renoue avec sa fonction sociale

Après avoir connu un relatif désintérêt dans les années 2010, où le nombre de prises hebdomadaires régressait chez les enfants [3], la crise sanitaire semble avoir inversé la tendance. Les périodes de confinement et les journées de télétravail ont redistribué les cartes en augmentant les occasions de se réunir en famille autour du « quatre-heures ». Le goûter revêt alors une fonction sociale aux multiples implications. Ainsi que le confirme Nathalie Hutter-Lardeau, « c’est un moment de plaisir et de convivialité, mais c’est aussi un moment de réconfort… voire de "réconciliation", avec son environnement ou avec soi-même. À la différence du petit déjeuner qui peut être compliqué par le temps imparti ou par l’humeur avec laquelle chacun entre dans sa journée, le moment du goûter est plus apaisé, plus serein et, par conséquent, plus favorable aux échanges. »

Ce moment de disponibilité est également propice à l’éducation alimentaire. Pour les enfants c’est l’occasion d’aborder les conseils nutritionnels reçus à l’école, d’utiliser les trois catégories d’aliments pour expliquer la diversité alimentaire et explorer la dimension sensorielle (parfums, saveurs, textures…). Enfin, c’est une opportunité de transmission intergénérationnelle sans pareille pour apprendre les secrets des gâteaux faits maison.

La prise du goûter est également fortement conseillée pour les personnes âgées. En premier lieu parce qu’il contribue aux apports hydriques et nutritionnels, mais aussi parce qu’il peut aider à lutter contre l’isolement. Certaines maisons de retraite utilisent le goûter comme levier de socialisation, entre pensionnaires ou en présence de tiers bienveillants : petits-enfants, acteurs sociaux, animateurs bénévoles…

Les gâteaux traditionnels restent une valeur sûre du goûter

La crise sanitaire aurait-elle ouvert un nouvel âge d’or du goûter ? En 2020, le sociologue Claude Fischler avouait un certain scepticisme sur la pérennité des comportements alimentaires dans l’après-crise [4] : « on peut penser que lorsque vous avez appris à faire des choses et développé de nouveaux réflexes vous allez continuer à mettre à profit ces acquis, mais on ne peut en être certain... Je pense que cela restera très lié à la présence d’enfants. » Une intuition qui se confirme aujourd’hui avec un rituel du goûter qui semble durablement s’installer, en partie grâce au développement du télétravail. Ainsi, on estime que les parents partagent désormais un goûter sur deux avec leurs enfants.[5] « Loin d'être associé à une prise alimentaire anarchique et déstructurée, le goûter s'est institutionnalisé autour de pratiques, voire de rituels, constate la professeure des universités et spécialiste des comportements de consommation, Pascale Ezan (Université Le Havre Normandie). D'un statut de repas perçu comme anodin, il est passé à celui de temps fort de la convivialité familiale, centré sur le plaisir inédit de partager un repas en famille à une heure habituellement consacrée aux activités professionnelles. » [6]

La tendance se reflète également dans les ventes de produits en grande distribution. Sur un marché de la pâtisserie industrielle qui a progressé de 10 % en 2022[7], les recettes souvent associées au goûter se taillent la part du lion. Les madeleines traditionnelles arrivent largement en tête avec 32 % de parts de marché en valeur, suivies par les cakes et autres quatre-quarts à partager (17,9 %), les gaufres (16,5 %) et les crêpes (16,4 %).[8] Ces choix de consommation témoignent d’un intérêt affirmé pour les produits simples, authentiques et dont la composition repose sur un minimum d’ingrédients. Une manière pour les consommateurs de profiter pleinement du goûter pour concilier plaisir, gourmandise et qualité tout en contribuant à l’équilibre alimentaire de la journée.

Sources

1. Source : Credoc-CCAF 2019
2-3. Source : Crédoc-CCAF 2013
4. Source : Cultures Sucre, Grain de sucre n°51, octobre 2020
5-8. Source : RIA, n°847, septembre 2022
6. Source : The Conversation, 18 mai 2021
7. Source : LSA, mars 2023

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