Exclusif ! Les confidences sucrées du Père Noël

Exclusif !
Les confidences sucrées
du Père Noël

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Décembre 2022

D’où viennent les rituels sucrés de fin d’année ? Avec quelle énergie fonctionne le traineau céleste ? Que mangent les rennes ? Le Père Noël, en personne, a accepté de répondre à la curiosité de nos lecteurs.

Père Noël, qui êtes-vous ?

Je suis né en 270 dans la ville de Myre, en Turquie, qui m’a donné mon premier nom : Nicolas de Myre. Comme je consacrais toute ma richesse à distribuer des cadeaux et de la nourriture aux pauvres, je suis devenu un symbole d’offrandes et de partage que le monde chrétien a progressivement associé aux fêtes de la Nativité. On m’a donné plusieurs patronymes et prêté différentes apparences, mais j’ai trouvé mon look dès le Moyen Âge, quand on m’appelait Saint Nicolas. Je pense que le costume rouge et blanc m’est resté collé à la hotte parce que c’est un code couleur très visible et qu’il se marie bien avec le vert des sapins. J’entre aujourd’hui dans ma 1724e année, mais ma vocation et mon engagement n’ont pas pris une ride.

Pourquoi le sucré occupe-t-il une telle importance dans les rituels de fin d’année ?

C’est universel. Dans toutes les régions du monde, quelles que soient les cultures et les religions, le sucré a une valeur symbolique et précieuse que l’on associe à des manifestations festives et aux rites de partage. Dans toutes les civilisations, on sert des mets sucrés pour honorer ses invités ou célébrer un événement et, naturellement, la période de Noël n’y échappe pas. Sur ce sujet, le site Internet de Cultures Sucre propose un article intéressant que je vous invite à consulter ici.

En quoi les « Treize desserts » sont-ils une tradition ancestrale ?

Les 13 desserts sont à la table de Noël ce que les santons de la Crèche sont à la décoration… C’est à la fois une tradition d’origine provençale et un concentré de symboles. Le nombre de mets signale une abondance exceptionnelle par rapport au vécu quotidien des convives. Le chiffre (13) est un code qui renvoie à la Cène, dernier repas du Christ entouré des douze apôtres. Les quatre mendiants (amandes, noisettes, noix, raisins secs) évoquent les quatre ordres monastiques pauvres. Les dattes et fruits exotiques rappellent les Rois Mages venus d’Orient. Par ailleurs, le plateau des Treize desserts fait honneur aux spécialités provençales : fougasse (ou pompe à huile) à la fleur d’oranger, fruits confits, pâtes de fruits, nougats, calissons

Et d’où vient la bûche de Noël ?

Dans les temps anciens, le maître de maison choisissait la plus grosse bûche de la réserve afin qu’elle brûle dans l’âtre pendant toute la veillée de Noël. En 1879, le pâtissier parisien Antoine Charabot voulut rendre hommage à cette tradition avec un biscuit roulé en cylindre paré d’un nappage imitant l’écorce du bois. Cette innovation a été favorisée par l’invention concomitante de la crème au beurre qui joue un rôle clé dans la tenue et la finition du gâteau. Aujourd’hui, la bûche s’offre dans des variations quasiment infinies : crèmes, mousses, montages, décors, textures, formes, dessert glacé…

Quelles autres spécialités s’associent à Noël ?

Chaque région a ses traditions qui ont souvent dépassé leur berceau d’origine. Les papillotes viennent de Lyon. Au 18e siècle, le commis du confiseur Papillot attirait l’attention de sa voisine en lui offrant des bonbons enveloppés de petits papiers porteurs de messages d’amour. Après l’avoir démasqué, son maître mit l’idée à profit pour amuser ses clients avec une blague, une devinette ou un dicton. Bonbons de chocolat ou pâtes de fruit, les papillotes de Noël s’habillent aujourd’hui d’un papier brillant qui leur donne un côté festif et le message caché perpétue la tradition.

Autre exemple, les figurines en pain d’épices recouvertes d’un glaçage au sucre, qui sont originaires d’Alsace. Ces biscuits représentent traditionnellement Saint Nicolas, patron des enfants célébré dans l’Est le 5 décembre. On les décline en forme d’étoile, de lutin… et de Père Noël. Également originaires de l’Est, les bonbons « Petit Jésus », à base de meringue ou de guimauve colorée, se dégustent désormais dans tout l’Hexagone. Enfin, si les parents prennent la peine d’accrocher une grande chaussette à la porte de la maison, je ne manquerai pas d’y déposer des confiseries de circonstance : cannes en sucre d’orge, sucettes, bonbons, personnages en chocolat…

Vos rennes ont-ils droit aux friandises ?

Ils sont très gourmands, alors pour les récompenser et leur fournir l’énergie nécessaire à nos longs voyages, je leur donne un aliment qui vient effectivement du monde du sucre : les pulpes de betterave. Il s’agit de la chair des betteraves sucrières d’où a été extrait le sucre. Riches en fibres et en oligoéléments (minéraux), elles favorisent la rumination chez les bovins. C’est donc un aliment bien adapté aux rennes, qui sont aussi des ruminants.

Avec quelle énergie fonctionne votre traineau ?

J’entends dire que c’est de la magie, mais en réalité c’est un système hybride combinant la traction animale fournie par les rennes et un moteur thermique de mon invention. Sur le conseil de mes lutins mécaniciens, j’y ai fait installer un boîtier de conversion au Superéthanol E85 qui me permet de faire des économies et de réduire l’empreinte carbone de mon activité. Comme quoi, le Père Noël est une antique tradition qui sait très bien s’adapter à son époque !

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