Activité physique
en cas de diabète :

Les préconisations de l’American Diabetes Association

Activité physique en cas de diabète :

Aux côtés des prises en charge médicamenteuse et diététique, il existe un troisième pilier sur lequel repose l’amélioration du contrôle glycémique et de la santé des patients diabétiques : l’activité physique (AP). Pour preuve, la prise de position de l’American Diabetes Association à ce sujet, parue en 2016 dans Diabetes Care. La société savante y établit des recommandations pour différentes catégories de patients, sans oublier de rappeler quelques précautions à prendre.

Des bénéfices santé indéniables de l’activité physique…

L’article commence par un tour d’horizon des données scientifiques sur les effets de l’AP en cas de diabète. Car si les bénéfices santé de l’activité physique en population générale ne font plus l’objet du moindre doute, qu’en est-il chez des patients dont le contrôle glycémique, paramètre métabolique largement influencé par l’AP, présente de profondes dérégulations ?

La littérature se révèle relativement unanime sur la question : qu’il s’agisse d’études d’interventions à court terme ou d’études d’associations à plus long terme, l’AP s’avère favorable à plusieurs niveaux pour les patients diabétiques. Plus précisément, les effets de quatre grands types d’activité sont distingués dans le rapport : les activités d’endurance cardiorespiratoire dites « d’aérobie », les activités de résistance, les activités de souplesse et les activités d’équilibre.

Quatre grands types d’exercices physiques

Les experts ont l’habitude de distinguer quatre types d’exercices physiques :

  • les activité d’aérobie, qui mobilisent les grands groupes musculaire et développent l’endurance cardio-respiratoire (ex : marche, footing, vélo, nage, etc.) ; les exercices intermittents à haute intensité (HIIT, pour high-intensity interval training) constituent l’une des variantes de pratique d’exercices d’aérobie, consistant en des exercices réalisés à haute intensité sur de courtes durées, entrecoupés de périodes de récupération à intensité faible ou modérée ;
  • les activités de résistance (ou de force), qui permettent le renforcement musculaire (ex : altères, machines de musculation, pompes, etc.) ;
  • les activités de souplesse, qui améliorent la mobilité articulaire (ex : stretching, etc.) ;
  • les activités d’équilibre, qui contribuent à la prévention des chutes (ex : yoga, etc.).

Ainsi, les activités d’aérobie sont associées à une réduction de la mortalité totale et cardiovasculaire, mais aussi à une diminution de la résistance à l’insuline, à une amélioration du profil lipidique sanguin, voire à une diminution de la pression artérielle (en cas de diabète de type 2, DT2) et une amélioration de la fonction endothéliale (en cas de diabète de type 1, DT1). Les activités de résistance, quant à elles, améliorent le contrôle glycémique chez les patients atteints de DT2 ; leurs effets sur cette fonction s’avèrent moins clairs chez les patients atteints de DT1, mais certaines données suggèrent une réduction du risque d’hypoglycémie. Les effets des deux autres types d’activité (souplesse et équilibre) ne portent pas directement sur des marqueurs spécifiques aux patients diabétiques, bien que tai-chi et yoga aient été associés à l’amélioration du contrôle glycémique. 

… et de la réduction de la sédentarité

En phase avec les avis scientifiques les plus récents pour la population générale, l’American Diabetes Association n’oublie pas de rapporter aussi les bénéfices d’une diminution de la sédentarité, indépendants de ceux de l’activité physique. Et de souligner les bienfaits des ruptures de sédentarité, ces brèves pauses (< 5 minutes) pendant lesquelles le fait de se lever, de faire quelques pas ou quelques exercices de renforcement musculaire permettent d’améliorer le contrôle glycémique des patients.

Diabète de type 1 ou 2  : quels effets de l’activité physique sur les réponses glycémiques ?

Le groupe d’experts s’attache ensuite à décrire les spécificités des réponses glycémiques à l’AP propres à chaque type de diabète ; et en déduisent des recommandations. Chez les patients atteints de DT2 ou pré-diabétiques, l’accent est mis sur les bénéfices additionnels des activités d’aérobie et de résistance sur un paramètre stratégique dans cette maladie : l’amélioration de la sensibilité à l’insuline. C’est pourquoi il est recommandé de combiner ces deux types d’activités.

Chez les patients présentant un diabète de type 1, les réponses glycémiques des patients se révèlent hautement variables, dépendant par exemple du type d’activité et du moment de pratique. Afin d’éviter les hypoglycémies (fréquentes chez les patients atteints de DT1, plus rares mais survenant aussi chez certains patients atteints de DT2), la pratique d’AP nécessite donc certains ajustements au niveau de la prise en charge diététique et médicamenteuse. En particulier, un apport supplémentaire en glucides et/ou une réduction de la dose d’insuline administrée sont préconisés, ainsi que des vérifications fréquentes de la glycémie. Le détail des recommandations en fonction des schémas d’injections des patients et des formes d’AP sont disponibles dans la publication.

Des recommandations proches de celles en population générale

In fine, quel que soit le type de diabète, les experts recommandent une pratique d’AP équivalente à 150 min/semaine d’AP d’intensité modérée à intense, répartie sur trois jours au moins. Deux à trois sessions hebdomadaires d’exercices de résistance sont également recommandées. Sans oublier les activités de souplesse et équilibre préconisées aux patients plus âgés.  À noter, les effets des exercices intermittents à haute intensité (HIIT, pour high-intensity interval training) ont encore été peu étudiés chez le patient diabétique. L’ADA recommande donc de les réserver aux patients cliniquement stables, pratiquant déjà une activité physique modérée à intense et sous la supervision d’un professionnel au moins au début. 

Chez les enfants et adolescents, compte tenu du nombre limité d’études spécifiquement dédiées, les experts recommandent d’adopter la recommandation existante en population générale pour ces tranches d’âge, à savoir au moins 60 minutes d’AP par jour modérée à intense, ainsi que des activités de résistance au moins 3 fois par semaine. 

Enfin, les auteurs n’oublient pas de mentionner les bénéfices complémentaires de l’AP du quotidien (courses, tâches ménagères, jardinage, promenade du chien), en particulier après un repas, pour le contrôle de la glycémie.

Breves 81
Brèves nutrition n°81

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A retenir

  • L’activité physique exerce des effets globalement favorables sur la santé et le contrôle glycémique des patients atteints de diabète de type 1 ou 2.
  • Il est ainsi recommandé aux adultes de pratiquer l’équivalent de 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à intense par semaine ; et aux enfants 60 min/j. En complément, des activités de renforcement musculaire 3 fois par semaine sont préconisées.
  • Les patients atteints DT1, les plus sujets au risque d’hypoglycémie, sont invités à augmenter leur consommation de glucides et/ou réduire les doses d’insuline injectées pour palier une éventuelle hypoglycémie.

Sources

  • Physical Activity/Exercise and Diabetes: A Position Statement of the American Diabetes Association. Colberg SR, Sigal RJ, Yardley JE, Riddell MC, Dunstan DW, Dempsey PC, Horton ES, Castorino K, Tate DF. Diabetes Care. 2016;39:2065-79.
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