Nous avons retenu pour notre numéro spécial de l’année la thématique « Diabète », dont le nombre de cas continue d’augmenter dans le monde. Nous avons ainsi sélectionné sur les cinq dernières années un ensemble de revues et de consensus européens et américains qui resituent la place des glucides dans la prévention et la prise en charge du diabète, de type 2 majoritairement.
D’un point de vue quantitatif, les régimes alimentaires pauvres (voire très pauvres) en glucides, appelés régimes Low Carb, ont fait leur apparition dans la prévention et la prise en charge du diabète [1]. Dans les deux cas ces diètes ne font pas encore consensus. Les méta-analyses montrent des bénéfices à court terme, sous certaines conditions et sur des terrains prédisposés pour la prévention et dans l’amélioration de l’équilibre glycémique. Cependant, certaines revues de la littérature s’interrogent sur la faisabilité de ce type d’alimentation (parfois très faible en glucides), d’autres pointent la question de l’adhésion et de l’efficacité à plus long terme, quand d’autres encore s’interrogent sur le risque cardiovasculaire dû à l’augmentation inévitable du pourcentage de graisses consommées.
D’un point de vue qualitatif, plusieurs études indiquent que les bénéfices métaboliques et cardiovasculaires de différents régimes (méditerranéens, Dash, végétariens etc.) pourraient être liés à la présence de fibres [2] et de phytonutriments dans les apports alimentaires. L’OMS s’interroge sur l’établissement d’une recommandation chiffrée portant spécifiquement sur les fibres. L’ADA (American Diabetes Association) souligne dans un rapport récent l’importance d’un apport suffisant en fibres à intégrer dans l’alimentation d’une personne diabétique. Enfin, deux études ont observé dans la population les effets des boissons sucrées et édulcorées pour l’une, et des aliments ultra-transformés pour l’autre, sur le risque de diabète de type 2. Cette dernière classification des aliments selon leur degré de transformation (classification NOVA) pourrait modifier dans le futur les recommandations en prévention et peut être même pour l’alimentation des personnes diabétiques.
Bonne lecture
[1] Pour la population générale, l’Anses recommande des apports en glucides compris entre 40 et 55 % de l’apport énergétique total.
[2] Pour la population générale, l’Anses considère l’apport satisfaisant en fibres à 30g par jour.
Brèves nutrition n°81
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