Février 2024
Avec plus d’un milliard de repas servis chaque année, les cantines scolaires pourraient jouer un rôle majeur dans la transition vers une alimentation plus durable en proposant davantage de menus végétariens (actuellement proposés une fois par semaine). Des chercheurs français ont évalué pour la première fois la proportion de parents acceptant d’augmenter la fréquence de ces menus, ainsi que les caractéristiques familiales associées à cette acceptation.
La moitié des parents favorables
Selon une enquête envoyée aux parents d’enfants fréquentant les cantines scolaires de Dijon, 49 % des parents étaient favorables à un deuxième repas végétarien hebdomadaire, et 26 % étaient favorables à des repas végétariens quotidiens (soit quatre midis par semaine).
A noter toutefois, seuls 13 % des parents sondés ont répondu à l’enquête (909/6789), formant un échantillon non représentatif de la population générale (davantage de flexitariens [1] et végétariens [2] , catégorie socio-professionnelle supérieure surreprésentée). Selon les auteurs, les parents ayant répondu à l’enquête sont probablement les plus intéressés par l’alimentation scolaire ou l’alimentation végétarienne, limitant ainsi la généralisabilité des résultats.
Les caractéristiques familiales associées à l’acceptation
Les parents les plus susceptibles d’accepter le passage à deux repas végétariens hebdomadaires étaient ceux dont les enfants consommaient déjà des menus sans porc à la cantine, ou déjeunaient à la cantine moins de 3 fois par semaine, ainsi que les parents dont le niveau d’éducation était élevé ou intermédiaire. Sans surprise, les parents flexitariens et végétariens étaient plus enclins à accepter cette augmentation de fréquence. Enfin, parmi les critères de choix des aliments consommés au sein du foyer, l’environnement ressortait davantage chez les parents qui acceptaient cette augmentation, alors que l’importance donnée à l’appétence (goût et texture) et la familiarité des aliments étaient des critères associés à une moindre acceptation.
Ainsi, les auteurs suggèrent que l’augmentation de la fréquence des repas végétariens devrait s’accompagner de mesures permettant d’en favoriser l’acceptation : communication sur les enjeux et bénéfices (santé, environnement), formation du personnel de cantine pour améliorer l’appétence des recettes, proposition de recettes familières aux enfants, ou encore exposition répétée pour les recettes non familières.
[1] limitant leur consommation de produits d’origine animale
[2] ne consommant ni viande ni poisson