Juillet 2023
Simples, peu coûteux, accessibles à une grande partie de la population. Et si les SMS constituaient une stratégie efficace pour améliorer les comportements alimentaires ?
Une équipe libanaise a étudié la portée d’une telle approche pour développer l’alimentation intuitive (AI), c’est-à-dire une alimentation dans laquelle les individus écoutent leurs signaux corporels (faim, satiété) pour déterminer ce qu’ils mangent, quand ils mangent et combien ils mangent. Les chercheurs ont diffusé une annonce sur les réseaux sociaux qui leur a permis de recruter près de 200 adultes (76 % de femmes, âge médian de 26 ans, IMC moyen de 25,5 kg/m²). Pour être inclus dans l’étude, les sujets ne devaient pas suivre de programme de perte de poids ni prendre de traitement susceptible de modifier le poids ou l’appétit. Ils ont ensuite été répartis aléatoirement en trois groupes et ont reçu deux SMS par semaine pendant cinq semaines :
- Le groupe « passif » recevait des SMS de sensibilisation à l’AI (sans exercice de mise en pratique)
- Le groupe « actif » recevait des SMS de sensibilisation à l’AI avec exercices de mise en pratique préconisés
- Le groupe témoin recevait des SMS de conseils généraux de santé.
Les chercheurs ont observé une augmentation des scores d’AI dans le groupe « passif » qui recevait des SMS de sensibilisation à l’AI sans exercice de mise en pratique. Le groupe « actifs » affichait quant à lui des scores améliorés d’auto-compassion et une réduction du stress ressenti, mais pas d’augmentation des scores d’AI. Pour expliquer cette dernière absence d’effet, les chercheurs supposent que les exercices préconisés à ces participants ont pu leur rappeler leurs habitudes plutôt que de les amener à adopter le principes de l’AI. Alors que l’AI était davantage développée chez les hommes au début de l’étude (les injonctions sociales de minceur reçues par les femmes étant suspectées de les détourner de l’AI), cette différence se trouvait atténuée à l’issue de l’intervention.
Les chercheurs encouragent de nouvelles études de plus grande ampleur pour continuer à explorer le potentiel des interventions s’appuyant sur des SMS à des fins d’amélioration des comportements alimentaires, du bien-être mental et de la santé.